Le HC Bienne veut retrouver un peu plus d’arguments capables de le propulser à nouveau vers le haut, mais la marge est étroite. Les départs de Damien Brunner et Luca Cunti symbolisent un tournant, et les Seelandais misent sur de nouveaux étrangers pour relancer un effectif qui a manqué cruellement de profondeur l’an dernier.
Le gros point d’interrogation reste Gaëtan Haas. Victime d’une commotion, il avance mais reste prudent : « Quand je pense à l’état dans lequel j’étais il y a deux mois, je vois déjà un grand chemin parcouru », expliquait-il récemment au Blick, tout en admettant que le vrai retour à la compétition n’est pas encore garanti. Sans lui, la structure offensive s’effondre : l’an passé, Bienne affichait le deuxième plus mauvais rendement de la ligue avec 2,5 buts par match, un powerplay sous les 20 % et un pourcentage de réussite famélique.
Pour corriger le tir, le directeur sportif Martin Steinegger a recruté Oskari Laaksonen et Linus Hultström, deux défenseurs offensifs capables d’animer les transitions et surtout de redonner des points depuis l’arrière, un secteur qui n’avait apporté que 12 buts la saison passée – le pire total de National League. Mais la profondeur reste problématique : si Victor Lööv n’est pas rétabli, ce sont Yanik Burren, Miro Zryd et Robin Grossmann qui devront absorber de lourdes minutes, sans véritable apport offensif. Cela pourrait forcer Martin Filander à surutiliser ses étrangers pour masquer le manque de solutions locales.
Devant, les clés reviennent toujours aux mêmes : Toni Rajala, Jere Sallinen, Lias Andersson et Fabio Hofer. Les arrivées de Marcus Sylvegard, solide attaquant suédois, et de Petr Cajka, plus imprévisible, doivent apporter du soutien, mais le “secondary scoring” demeure fragile. Les jeunes comme Nicolas Müller, Marc Sever ou Léo Braillard devront hausser le ton pour ne pas laisser toute la pression sur les étrangers. La dépendance aux leaders reste énorme.
La grande force de Bienne, c’est toujours Harri Säteri. Avec 92,4 % d’arrêts la saison dernière, le Finlandais a tenu l’équipe à bout de bras. Mais son utilisation massive (parfois abusive?) empêche de déployer six étrangers de champ, un dilemme que le staff pourrait tenter de contourner en donnant davantage de minutes à Luis Janett, excellent dans ses dix apparitions (92,6 %). La question est claire : Bienne peut-il redevenir compétitif avec une telle dépendance à son gardien et à deux ou trois attaquants ?
La vérité, c’est que l’effectif ressemble plus à un groupe de travailleurs qu’à une équipe capable de gagner grâce à ses individualités. Avec une attaque qui produisait trop peu, un jeu de puissance inefficace et un penalty killing en-dessous de la moyenne, il faudra que le collectif fonctionne à la perfection pour viser plus haut. Si Haas revient vite à son niveau d’antan et si les recrues tiennent la route, Bienne peut viser le milieu de tableau. Mais au moindre grain de sable, les Biennois risquent une nouvelle saison en montagnes russes.