La saison de NHL reprend et le contingent suisse n’a jamais semblé aussi dense ni aussi diversifié. Entre vétérans proches de jalons historiques et jeunes talents en quête de reconnaissance, la hiérarchie helvétique pourrait évoluer cette année. Les scouts nord-américains, interrogés ces derniers jours, entrevoient une saison charnière pour plusieurs d’entre eux.
Après une fin de saison écourtée par une lourde blessure et un syndrome de tachycardie posturale, Roman Josi revient à la compétition avec une détermination intacte. Les recruteurs le décrivent comme « l’un des défenseurs les plus intelligents et les plus structurés de la ligue », capable de contrôler le tempo d’un match par sa lecture du jeu et la précision de ses sorties de zone. À Nashville, où les Predators sortent d’une saison ratée, il représente bien plus qu’un capitaine : un repère et une garantie. À 35 ans, il s’approche du cap mythique des 1’000 matches en saison régulière et demeure le visage le plus respecté du hockey suisse outre-Atlantique.
NIEDERREITER FIABLE
Du côté de Winnipeg, Nino Niederreiter s’apprête lui aussi à franchir ce cap symbolique. Considéré comme l’un des attaquants les plus fiables et constants de sa génération, il reste une valeur sûre pour les Jets, même si son rôle a légèrement évolué. Moins flamboyant, mais toujours précieux dans les moments d’intensité, il apporte expérience et stabilité à un effectif qui vise à confirmer sa place parmi les prétendants. Un scout des Stars résume son profil : « C’est le gars que tu veux dans ton vestiaire quand la pression monte. Il ne panique jamais, et il entraîne les autres dans son sillage. »
Les Swiss Devils représentent la nouvelle vague. Le trio Nico Hischier, Timo Meier et Jonas Siegenthaler porte les ambitions du New Jersey, candidat crédible au titre selon plusieurs observateurs. Hischier, désormais capitaine aguerri à 26 ans, incarne la transition d’une génération talentueuse vers une équipe mûre. Meier, de son côté, doit retrouver la constance qui avait fait de lui l’un des buteurs les plus redoutés de la ligue. Les Devils, renforcés offensivement, misent sur leur vitesse et leur jeunesse pour s’imposer durablement à l’Est. « S’ils parviennent à maintenir leur intensité sur toute la saison, cette équipe peut aller très loin », estime un recruteur basé à Boston.
FIALA SOUS-ESTIMÉ
Sur la côte Ouest, Kevin Fiala poursuit sa progression linéaire à Los Angeles. Les scouts voient en lui « un attaquant complet, capable d’être décisif à chaque match ». Avec 92 buts et 128 passes en trois saisons, il s’est imposé comme une pièce maîtresse du dispositif des Kings. À 28 ans, il entre dans ses années de pleine maturité et reste, pour plusieurs experts, « l’un des joueurs les plus sous-estimés de toute la NHL ».
Parmi les plus jeunes, Janis Moser confirme son intégration réussie à Tampa Bay, tandis que Philipp Kurashev, transféré à San Jose, tentera de relancer sa carrière dans une équipe en reconstruction. Le gardien Akira Schmid, désormais numéro deux à Vegas, joue une saison décisive pour prouver qu’il peut s’imposer durablement dans la ligue. Enfin, Lian Bichsel, 21 ans, impressionne déjà à Dallas. Sa puissance et sa mobilité ont séduit les recruteurs, qui le voient comme « un futur défenseur top-4, avec la taille, le sang-froid et la mobilité d’un vrai joueur de NHL ».
Aujourd’hui, Josi reste le chef de file d’une génération dorée, mais la relève frappe fort. Hischier et Meier symbolisent la nouvelle autorité du hockey suisse, tandis que Fiala et Niederreiter incarnent la stabilité et l’expérience. Derrière eux, des profils comme Bichsel et Moser laissent entrevoir un futur radieux. Les scouts le répètent : « La Suisse ne produit plus seulement des techniciens, elle forme désormais des athlètes complets capables d’assumer des rôles majeurs dans la meilleure ligue du monde. ». Une chose est sûre : jamais la présence helvétique n’a été aussi forte, aussi respectée et aussi stratégique sur la carte du hockey mondial.
