Trois matchs, deux défaites, douze buts encaissés. La Suisse repart de Finlande sans éclat ni réponses. Rares sont les joueurs à avoir marqué des points en vue des Jeux olympiques de Milan. Comme le résume un observateur cité par Blick: «Les vrais gagnants, ce sont ceux qui n’étaient pas là.» Et c’est loin d’être faux. Car les satisfactions ont finalement été assez rares. Le bel ensemble présenté jeudi contre la Finlande a explosé samedi et dimanche, remettant en cause ce que l’on croyait être des certitudes.
Ils faut dire que les chiffres ne sont pas très bons. Sur le «scoring-chance», 27% contre la Finlande (73% pour l’adversaire!), mais 7% seulement contre la Suède et 10% contre les Tchèques. «Les entames de matchs ont été très difficiles et, globalement, le tournoi a été décevant à un titre individuel ou collectif», relève notre consultant Laurent Perroton. Qui continue: «La dimension physique a fait la différence, notamment contre les Suédois et les Tchèques».
Les absents n’ont donc pas eu tort. Car si’on part du principe que tous les NHL’ers (à part Lian Bichsel dont la direction technique ne veut toujours pas entendre parler) seront pésents à Milan, les places pour les Helvètes de National League sont très chères. Alors, des «heureux»? Parmi eux, sans doute, Damien Riat (Lausanne), Andrea Glauser, Romain Loeffel, Dean Kukan et Christian Marti qui n’ont pas joué, mais qui ont sans doute renforcé leur position dans l’esprit de Patrick Fischer. Les cadres zurichois Sven Andrighetto et Denis Malgin, eux, restent intouchables. «Peu ont montré qu’ils pouvaient leur faire de l’ombre», souffle un membre du staff.
Des satisfactions
Sur la glace, les rares satisfactions se nomment Christoph Bertschy et Michael Fora. Bertschy, combatif et tranchant, a terminé meilleur compteur helvétique. «Il apporte l’énergie et la hargne qu’il faut dans ce genre de tournoi», a reconnu Fischer. Fora, malgré un différentiel négatif, demeure une valeur sûre pour sa constance et son expérience internationale.
Les déceptions ? Lukas Frick et Tyler Moy. Le défenseur de Davos, pourtant prolifique en club, n’a pas paru sous son meilleur jour. Moy, lui, n’a pas confirmé son excellent Mondial et n’a jamais pesé offensivement. Sa participation aux JO peut aujourd’hui être mise en cause. Quant à savoir si Fischer redonnera une chance en décembre à ceux qui n’ont pas fini le tournoi sur blessure…
Devant le filet, la hiérarchie se dessine : Reto Berra a marqué des points avec sa solide prestation contre la Finlande (3-1). Son expérience nord-américaine pourrait lui offrir la troisième place derrière Genoni et Schmid, héros de Vegas. Sandro Aeschlimann, devra sans doute se contenter d’une pace au championnat du monde. Car il ne faut pas l’oublier: la probabilité est grande de retrouver deux équipes nationales différentes à quelques semaines d’intervalle. Les heureux olympiques laisseront certainement quelques positions au cadre élargi par Fischer lors de cet Europen Hockey Tour.
