«PUCK OFF» – Berne est devenu un club d’un autre temps

«PUCK OFF» – Berne est devenu un club d’un autre temps

Illustration: PH

On peut raconter la situation du SC Bern de mille façons, mais la vérité tient en une phrase : Heinz Ehlers n’a pas d’autre choix que de bunkeriser son équipe, parce que Berne n’a plus les moyens de jouer autrement. Toute idée offensive est devenue un luxe de club riche… sans le riche effectif qui va avec. Et derrière cette pauvreté sportive se cache un constat bien plus lourd : le SCB n’est plus le modèle qu’il était. Le club qui, il y a dix ans, représentait la stabilité, la vision et la maîtrise financière est aujourd’hui régulièrement cité en coulisses comme un exemple de ce qu’il ne faut plus faire. Mauvais timing dans les décisions, recrutement incohérent, absence de fil conducteur et une structure sportive qui semble avoir dix trains de retard. À Berne, on a l’impression que tout le monde regarde dans une direction différente, et personne ne voit la pente glissante.

Cela se ressent jusque dans les tribunes : quand les fans ont vu qu’Ajoie, longtemps risée de la ligue, revenait à six petits points, c’est un choc qui a traversé la PostFinance Arena. Le géant suisse, autrefois référence absolue, est devenu un mastodonte lourd, lent, incapable d’imposer quoi que ce soit. Car Ehlers n’est pas un illusionniste. C’est un coach pragmatique, habitué à travailler avec des équipes limitées. En National League, il a toujours dû survivre. En Swiss League, il pouvait créer. Ici, il doit bricoler. Même ses premières tentatives d’ouverture du jeu ont été abandonnées. Tout est revenu à une forme de hockey minimaliste, presque triste, mais nécessaire. Car Berne ne dispose ni de vitesse, ni de liant, ni de profondeur. Même les étrangers affichent un plus/minus négatif, symptôme d’une construction bancale. Juste de la survie. C’est du Ehlers, mais c’est surtout la seule recette possible.

Et cette réalité sportive renvoie directement à la gestion du club. Alors que d’autres organisations ont professionnalisé leur structure, investi dans la data, la planification, la cohérence du scouting, Berne semble fonctionner selon des réflexes d’un autre temps. Tenter de tout réparer avec une pêche aux joueurs dont on a de la peine à comprendre la logique sportive, changer de cap chaque saison sans convaincre, c’est ça le SCB d’aujourd’hui. Le club de la capitale n’est plus en avance : il court derrière, essoufflé. Et pour la première fois depuis des décennies, l’ombre d’un vrai déclin structurel plane sur ce qui était autrefois une forteresse.

Tant que l’organisation restera dans cette inertie, tant que personne ne remettra de l’ordre dans la vision sportive, aucun coach n’aura les moyens de faire jouer cette équipe autrement. Pas même Ehlers, dont le contrat se termine à la fin de la saison, et qui pourrait très bien décider qu’il n’a pas à porter seul un système qui craque de partout. Mais en attendant, il fait ce qu’il peut. Et ce qu’il peut, c’est défendre. Défendre encore. Défendre toujours. Parce que Berne ne sait plus construire. Parce que le club a perdu la maîtrise. Parce que le SCB, autrefois un exemple, est devenu une leçon. Et peut-être aussi parce que la fin du règne de Marc Lüthi est un sujet sensible auquel il faudra s’attaquer très vite!

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