La pause internationale arrive comme un révélateur pour le HC Bienne, une équipe dont il devient chaque semaine plus difficile de mesurer la véritable valeur. Un peu comme chaque année, d’ailleurs. Les Seelandais oscillent entre intentions louables et résultats décevants, glissant vers une zone de classement qui ne dit rien de leur potentiel… mais tout de leur irrégularité. La défaite de samedi dernier contre Lausanne, quoique mesurée (1-2) a été un dur rappel à la réalité: elle a mis en lumière un malaise profond et une incapacité chronique à traduire le jeu en points.
Dans ce brouillard sportif, Martin Filander refuse d’invoquer les circonstances atténuantes. Son message reste invariable : « On doit se concentrer sur nous. Si on est là, c’est à cause de nos performances. À nous d’utiliser notre bon match à Rapperswil et nos deux premiers tiers de samedi pour aller chercher plus de victoires. » Autrement dit : pas d’excuses, pas d’alibi. Juste un constat clair que seule la glace peut trancher la question essentielle : combien vaut réellement ce HC Bienne ?
Jouer 60 minutes
Même leitmotiv chez Toni Rajala : « On a presque deux semaines pour corriger des détails. Si on devient constants, on est capables de gagner. » Le Finlandais pose le diagnostic sans hausser le ton. Bienne joue bien par séquences, mais trop rarement sur 60 minutes. Et tant que cette constance ne s’installe pas, impossible de lire leur niveau réel : outsiders crédibles ou équipe fragile condamnée à survivre match après match ? Cela dépend aussi du rendement peu satisfaisants de certains cadres, qu’ils soient suisses ou étrangers.
La reprise apportera un début de réponse. Trois rencontres en quelques jours, dont un déplacement piégeux à Zoug le 19 décembre, formeront un test de solidité autant qu’un test d’identité. Car après trois mois de compétition, le même constat s’impose : le HC Bienne n’a toujours pas montré ce qu’il est vraiment. Un soir séduisant, le lendemain méconnaissable. Une équipe capable d’imposer son rythme, puis soudain incapable de protéger un avantage ou d’imposer sa structure.
L’enjeu de la trêve dépasse donc la simple remise à niveau : il s’agit de déterminer la nature profonde de ce groupe. S’il parvient à stabiliser ses fondamentaux et à réduire les séquences creuses, Bienne peut grimper rapidement. Si les fluctuations persistent, la deuxième partie de saison s’apparentera à une lutte permanente pour rester au-dessus de la barre.
