Bienne – Christian Ponti
Pour un retour au premier plan, c’est réussi. Après des mois d’absence en raison d’un commotion cérébrale, le défenseur international suisse Romain Loeffel est revenu au jeu. Deux-trois matchs pour retrouver certaines sensations, et un quatrième hier soir à Bienne qui lui a permis de redevenir l’homme d’impact que l’on connaissait déjà. Pendant son absence, il ne fut pas évident d’en savoir un peu plus sur son état de santé. Comme libéré hier soir, Loeffel s’est ouvert à la discussion.
«Je suis content d’être de nouveau sur la glace, d’être de nouveau dans un vestiaire de hockey avec les gars… de faire ce que j’aime, tout simplement. Je pense que ça a fait sept longs mois depuis mon dernier match, en playoffs. Au début, j’ai pensé que ce n’était pas quelque chose de très grave.»
Mais finalement…
J’ai déjà eu quelques commotions dans ma carrière, là je pense que j’ai payé l’accumulation. J’ai eu des symptômes, je pensais pourtant que ça allait le faire pour les mondiaux de l’année passée. Les trois premières semaines de préparation, j’étais avec l’équipe de Suisse, mais je ne jouais pas. J’ai quand même évolué le dernier match à Kloten contre la Suède, mais j’ai dû être honnête envers moi-même: ça me faisait ch…, en bon français, car j’aurais eu ma place, mais… une tête, on en qu’une! Et il me reste encore une vie après le hockey, je n’ai pas voulu tout foutre en l’air.
Mais c’est vrai que ça a pris beaucoup de temps…
J’ai essayé plusieurs traitements. Je suis allé en France, à Lausanne, à Genève, à Zurich, à Berne aussi… Donc voilà, j’ai fait beaucoup de choses pour ma santé. En même temps, je continuais à m’entraîner. Au début je ne supportais pas l’effort. Au fil des semaines, des mois, ça a commencé à mieux aller. J’ai commencé à pousser un peu, mais il y avait toujours un souci: en fait, quand j’étais un possession du puck, ça allait bien car j’avais le jeu en contrôle, mais quand je ne l’avais pas et que je devais suivre mes adversaires, je commençais à avoir des étourdissements. Finalement, je me suis lancé dans le bain sans la certitude que ça allait marcher.
Et vous avez maintenant joué contre Ajoie, Lugano, Fribourg et Bienne…
Oui, ça s’est bien passé.
Quatre matchs et cinq points. Pour rigoler, je pourrais préciser que vous êtes désormais devant Brännström. Plus sérieusement, en jouant, vous vous faites du bien à vous et à Berne…
C’est clair, on est dans une situation difficile. On ne souhaite pas rester dans cette position. Il nous reste une bonne grosse partie de la saison pour nous en sortir et accrocher le bon wagon. Moi, de mon côté, je suis bien sûr content d’avoir tout de suite un impact positif et aider l’équipe.
Contre Bienne, vous marquez deux buts, dont un dans les toutes dernières secondes…
Oui, il fait du bien celui-là.
Vu de Romandie, on se dit que Berne va mal. Evidemment que le sourire revient avec cette victoire capitale…
Quand tu commences à mener 3 à 0, on dit souvent que c’est le pire score parce que tu commences fort, mais il en faut peu pour que l’adversaire revienne. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Et jouer Bienne à Bienne, pas évident. On sait que ce jeu un peu «ping-pong», les Biennois adorent ça et on est un peu tombés dedans au deuxième tiers. On a montré une grosse réaction dans la troisième période. J’ai fait une grosse boulette sur le 5e but seelandais, j’ai mis du temps à me rattraper…


