C’est le site watson.ch qui revient sur le sujet. Récurrent. À savoir le nombre d’étrangers autorisés à jouer simultanément sur glace helvétique. Selon les dernières nouvelles, les dirigeants de notre championnat seraient à l’aube de faire une énorme bêtise (avis de la rédaction de rondelles.ch). Certes, la pandémie a sans doute ouvert les yeux de certains, voire provoqué des cauchemars bien compréhensibles au sein de quelques organisations, mais cela justifie-t-il le vent de panique qui semble secouer les nuits de quelques décideurs? Si le hockey suisse a atteint le niveau qui est le sien aujourd’hui, il le doit à un système de formation performant et surtout une (relative) limitation du nombre d’imports sur la glace. Or, parce que la crise frappe d’un coup l’ensemble du système, faut-il tout remettre en question? Et appliquer des règles dont certaines nations ont mis un temps fou à s’en remettre? Pas loin de chez nous, on pense particulièrement à l’Allemagne.
Explications. Les clubs de la Ligue nationale semblent travailler discrètement sur diverses mesures visant à réduire les salaires des joueurs. Ainsi, dix étrangers devraient être autorisés à jouer par équipe et par match à partir de 2022/23, croit savoir notre collègue Klaus Zaugg. Outre le «fair-play financier» dans le sens d’un plafond des appointements, il est également avancé qu’avec un nombre plus élevé d’étrangers, il serait possible d’arriver au niveau salarial des autres ligues européennes. C’est à dire moins élevé. À l’avenir, seuls ceux qui ont un passeport suisse seraient considérés comme suisses. Le statut unique au monde de «licence suisse» pour les frontaliers, les joueurs qui ont passé quelques années en tant que junior en Suisse et les joueurs étrangers qui ont obtenu leur première licence en Suisse serait caduc. Il n’y aurait plus de limites au nombre d’étrangers qu’un club peut signer et licencier, mais un maximum de dix peut être aligné simultanément. Le pire dans tout cela est que la grande majorité des clubs semblent favorable à ces nouvelles directives, à l’exception bien compréhensible de clubs formateurs comme les ZSC Lions. Et puis, en ligne de mire, on ne pourrait alors que se faire du souci pour la compétitivité de l’équipe nationale. Aujourd’hui au top mondial, que pourrait-elle démontrer si ses meilleurs éléments ne deviennent que les joueurs No 11 et suivants dans la hiérarchie d’une équipe de club?
Enfin, un dernier point crucial sera à régler au plus vite: quid de la promotion/relégation? Il ne faut pas oublier qu’à partir de 2022, la Ligue nationale et la Ligue suisse seront des sociétés indépendantes, comme en Allemagne. Il faudra donc trouver un accord pour régler tout ce qui concernera promotion et relégation. À moins que l’on se tourne vers une ligue d’élite fermée. Intéressante car elle vous permet de travailler sans pression. Mais on se souvient aussi que chez nos voisins germaniques, après de plusieurs faillites de clubs et un désintérêt croissant, les deux meilleures ligues du pays ont décédé de retravailler ensemble. Les dirigeants du hockey suisse auront-ils l’humilité d’admettre qu’ils se lancent dans une aventure dangereuse?
Source: watson.ch