Ingolstadt n’était pas censé se retrouver là, mais le club allemand s’est invité pour la première fois en quarts de finale de la CHL. Et pour son grand saut dans le monde des cadors, il tombe sur Frölunda, quadruple champion et référence absolue du hockey européen. L’affiche intrigue : d’un côté, la meilleure attaque du tournoi, capable de marquer en rafales ; de l’autre, une équipe suédoise rodée aux joutes continentales, forte d’un penalty kill redoutable et d’une discipline rarement prise en défaut.
Le parcours d’Ingolstadt a déjà donné le ton : spectaculaire, parfois brouillon, mais terriblement efficace. Contre Salzburg, les Allemands ont livré un premier match étincelant, porté par un Riley Barber irrésistible, auteur d’un hat-trick et véritable maestro offensif. Philipp Krauß a ajouté deux buts cruciaux, profitant à merveille des erreurs autrichiennes. Mais le retour en Autriche a viré à la folie : un match débridé où Salzburg a frappé tôt et souvent, sans parvenir à renverser un Ingolstadt qui a toujours répondu au moment clé. Austen Keating, puis Krauß, ont brisé l’élan adverse, avant que Daniel Schmölz ne ferme la porte dans la cage vide. Le message est clair : Ingolstadt peut vaciller, mais n’explose jamais.
Frölunda est méthodique
Frölunda, à l’inverse, avance avec son style habituel : propre, méthodique, sûr de ses forces. Face à Grenoble, les Suédois ont maîtrisé leurs deux matchs, d’abord grâce à des réussites de Jacob Peterson, Isac Heens et Linus Weissbach, puis en gérant avec sang-froid un retour français plus dangereux. Le gardien Tobias Normann a signé les arrêts décisifs pendant que le penalty kill de Frölunda mettait tout sous contrôle. Sur une simple pénalité pour retard de jeu, Linus Högberg a servi Arttu Ruotsalainen pour le but qui a retourné le match. Même sous pression, Frölunda n’a jamais perdu son calme, confirmant son statut d’équipe qui ne craque pas.
Ce quart de finale sera donc un duel de philosophies. Ingolstadt vit sur son explosivité offensive, menée par Barber, Krauß ou Keating, bien soutenus par Peter Abbandonato et Riley Sheen. Frölunda, lui, repose sur la profondeur et l’équilibre, des leaders comme Max Friberg, Peterson ou Jere Innala, et une défense capable de relancer proprement avec Henrik Tömmernes et Högberg.
Comme souvent à ce niveau, les détails pourraient faire la différence : un powerplay allemand parfois brillant mais irrégulier, un penalty kill suédois d’une fiabilité rare, et un duel de gardiens où Frölunda semble mieux armé qu’Ingolstadt, encore en quête de stabilité avec son trio Brett Brochu, Nico Pertuch et Devin Williams. Reste à voir si l’audace du nouveau venu peut faire vaciller un monument européen, ou si l’expérience glaciale de Frölunda s’imposera encore une fois.
(Source: chl.hockey)
