Les Abbotsford Canucks savent qu’ils tiennent un joueur d’exception en la personne de leur gardien, Artūrs Šilovs. Et leurs adversaires en finale de la Coupe Calder, les Charlotte Checkers, en sont tout aussi conscients. Avant même le coup d’envoi de la série, ces derniers avaient minutieusement étudié celui qui représente sans doute le principal obstacle sur leur route vers le titre.
Les quatre adversaires précédents d’Abbotsford en séries éliminatoires – Tucson, Coachella Valley, Colorado et Texas – peuvent eux aussi témoigner des prouesses du portier letton. Tous ont vu leur saison s’achever face à lui. « C’est un joueur taillé pour les grands moments », résume le capitaine Chase Wouters. Et l’attaquant Linus Karlsson d’ajouter : « Il dégage une sérénité incroyable. »
À ce stade, les performances de Šilovs au printemps ne relèvent plus du hasard. Déjà, en 2023, il avait été désigné meilleur joueur et meilleur gardien du Championnat du monde, après avoir mené la Lettonie à une médaille de bronze historique – la première de son histoire dans un tournoi majeur. L’an passé, lors des séries de la Coupe Stanley, il avait été lancé dans le grand bain en raison des blessures de Thatcher Demko et Casey DeSmith. Son calme et ses arrêts décisifs avaient alors permis aux Canucks de battre Nashville avant de pousser Edmonton jusqu’au septième match du deuxième tour.
Cette année, son parcours en séries de AHL est encore plus impressionnant : 13 victoires, un taux d’arrêt de 93,1 %, cinq blanchissages… et une performance monumentale de 51 arrêts lors du match 1 de la finale vendredi soir. « J’essaie simplement de profiter de chaque moment de hockey aussi longtemps que possible, confie Šilovs. Et c’est un sentiment formidable de faire partie des quatre dernières équipes au monde encore en lice. »
Menés 1-3 en début de match par Charlotte, les Canucks ont pu compter sur leur gardien pour verrouiller la suite de la rencontre : les Checkers n’ont plus trouvé la faille pendant 63 minutes et 17 secondes, malgré 34 tentatives supplémentaires. Ce n’est pas la première fois que Šilovs change la dynamique d’une série. Contre Coachella Valley, il avait été remplacé après avoir encaissé trois buts en première période du match 2. Il est revenu pour stopper les 77 tirs suivants au cours des trois matchs suivants, envoyant les Firebirds en vacances.
Colorado, malgré une attaque redoutée, a subi le même sort : après l’avoir battu à quatre reprises dans le deuxième match, les Eagles ont été muselés par 96 arrêts en trois rencontres, dont un blanchissage dans le match décisif. Le Texas, enfin, a marqué neuf buts en deux matchs. En vain. Šilovs et les Canucks ont fini par s’imposer en six manches. « C’est le meilleur moment de l’année, dit-il simplement. Les séries sont une véritable montagne russe émotionnelle. Vous pouvez gagner 5-0, perdre le lendemain… et il faut savoir l’accepter, car seul le match suivant compte. »
Grâce à lui, les jeunes talents de Vancouver vivent pleinement l’apprentissage d’un long parcours en séries. « On a beaucoup grandi, poursuit Šilovs. On sait maintenant comment rester fidèles à notre identité, comment canaliser nos émotions. Toute notre énergie est tournée vers l’équipe, vers ce que nous faisons ensemble. »
Le défenseur Christian Wolanin n’est pas surpris par son coéquipier : « Il aime la lumière. Il aime les moments clés. Il l’a prouvé face à McDavid, Draisaitl et Edmonton. Il l’a prouvé aux Mondiaux. Quand la pression monte, il répond toujours présent. » Vancouver n’est plus qu’à trois victoires du titre. Si Artūrs Šilovs poursuit sur sa lancée, la Coupe Calder pourrait bien atterrir entre les mains des Canucks. « Nous avons une confiance totale en lui », conclut Danila Klimovich. Le deuxième match de la finale aura lieu dès 22h ce soir.
(Source: theahl.com/Patrick Williams)