Par Filippo Frizzi
Il y a une date qui restera toujours une pierre angulaire du hockey sur glace suisse : le 18 février 2006, huitième jour d’une Olympiade historique pour la Suisse. Pour la première fois, les Helvètes ont battu le Canada. Celui qui a infligé cette défaite aux joueurs portant la feuille d’érable sur le torse était un joueur originaire de l’Ontario, Paul Di Pietro. De quoi susciter des vocations.
Axel Simic, attaquant du Kloten actuellement blessé, n’avait que sept ans en 2006. Dix ans plus tard, à dix-sept ans, il décide de partir pour le Canada. L’ailier fribourgeois des Flyers – qui quittera Kloten à la fin de la saison – entame alors le parcours de sa carrière. Après le Canada, il jouera à Zurich avec les ZSC Lions, puis à Davos et enfin à Kloten. Entretien.
Axel, vous avez subi une blessure qui ne vous permet pas de jouer ni d’aider votre équipe… Cela tombe mal.
Oui, c’est frustrant mais cela arrive. J’aurais vraiment voulu revenir sur la glace cette semaine, qui prévoit trois matchs. Malheureusement, ce ne sera pas possible. Je suis déçu, car j’aurais voulu aider mes coéquipiers. Je me sentais en pleine forme, et cette blessure a brisé mon rythme.
Ces cinq derniers matchs, Kloten a enregistré quatre défaites et une seule victoire à Porrentruy…
C’est exact. Cependant contre Davos nous avons fait notre meilleur match de la saison. À Fribourg (défaite 4-3), nous avons fait un troisième tiers exceptionnel, mais cela ne nous a pas rapporté de points. Un autre problème qui ressort des autres défaites c’est que nous devons travailler nos pénalties (3 défaites).
Revenons un peu en arrière : Axel, très jeune, quitte Lausanne pour le Québec…
C’était une expérience inoubliable. Ce n’était pas facile : première fois loin de chez moi, je ne parlais pas anglais et je suis arrivé dans une famille ne parlant pas français. Mais le Canada m’a formé, comme sportif mais surtout comme homme. Au début, tout allait bien, mais la concurrence intense et un record de 26 défaites consécutives m’ont poussé à revenir en Suisse.
De retour à Lausanne, vous jouez également pour le Forward Morges, avant de recevoir l’appel des ZSC Lions…
Oui, c’est ça, je jouais un maximum de matchs en juniors à Lausanne et en première, mais également en MySports League à l’époque avec le Star Forward Morges avant de signer mon premier contrat professionnel à Zurich. J’avais besoin de changer d’air et Zurich m’offrait l’opportunité de progresser humainement et sportivement. La concurrence était rude : j’étais souvent en duel avec Bruschweiler et Sigrist. J’ai disputé de nombreux matchs avec les GCK Lions, véritable équipe affiliée des ZSC Lions, où tout le monde travaille dans la même direction, depuis la direction jusqu’aux joueurs.
Votre carrière prend ensuite une nouvelle direction : de Zurich à Davos, un cadre différent, une vie plus tranquille…
Le projet présenté par Christian Wholwend m’a tout de suite séduit. Vivre dans un village charmant, au cœur de la nature, m’a mis dans les meilleures conditions. Sur la glace, je fais une saison correct mais qui ne me permet pas d’être établi dans les meilleurs lignes de l’équipe pour l’année suivante où le nombre d’étrangers allait augmenter. Il me restait un an de contrat : après discussion avec les dirigeants grisons, nous avons décidé d’un commun accord de nous séparer. Kloten m’a accueilli chaleureusement et m’a permis de retrouver du temps de glace.
On dit que vous aviez reçu une offre du Tessin en plus de celle de Kloten… Vous n’auriez pas eu de problème avec l’italien, votre compagne Carola Saletta étant italienne.
C’est vrai, j’avais longuement parlé avec Paolo Duca, directeur sportif d’Ambri. Mais les choses on fait que je suis arrivé à Kloten, tandis que Carola joue pour Fribourg féminin.
Votre futur pourrait vous ramener là où tout a commencé, à Lausanne…
C’est un sujet que je préfère éviter pour l’instant. Je porte le maillot des Flyers et je suis totalement concentré sur la saison en cours. Mon objectif est d’aider Kloten à réussir. L’avenir dira ce qu’il en sera…
