Lausanne – Marc Savary
Derrière chaque match diffusé en direct à la télévision, il y a une mécanique bien rodée. Entre les intervenants en plateau, les journalistes sur place, la préparation éditoriale et la régie technique, tout est minutieusement orchestré pour que le spectateur vive une expérience fluide et riche en émotions. Pour Jessica Dafflon et toute son équipe, la journée commence dès le matin et se prolonge souvent jusqu’à tard dans la nuit. Entièrement dédiée au hockey sur glace, leur mission est de préparer, coordonner et animer le plateau : choix des images, angles d’analyse, interventions des invités, réactions à chaud. Chaque détail compte afin d’offrir au public une couverture complète et vivante de ce sport où l’intensité et la passion ne laissent aucune place à l’improvisation.
Revenons sur la dixième journée de National League du mardi 30 septembre, où Jessica Dafflon était accompagnée de deux consultants : le journaliste Grégory Beaud et le gardien professionnel retraité Daniel Manzato. « Une journée de match commence vers 9h30 avec la préparation des fiches pour les highlights et l’avant-match. À 14h30, on se réunit avec la productrice et la technique pour valider le conducteur et les images à utiliser. En fin d’après-midi, c’est maquillage, tests en plateau, et à 19h25 l’émission démarre. Le plus intense reste les highlights : avec plusieurs matchs en même temps, il faut être ultra-réactif jusqu’à la fin de soirée, vers 23h », relate la présentatrice.
Sur les plateaux de La Télé Vaud-Fribourg, Philippe Rufener présente brièvement la société dans laquelle il exerce la fonction de directeur des programmes et directeur général adjoint. « La diffusion du match de ce soir, Berne face à Fribourg-Gottéron, fait partie du pacte signé entre La Télé, Léman Bleu et Sunrise, qui détient les droits. C’est un contrat Free TV qui prévoit la diffusion de 14 matchs en clair durant la saison, dont une partie des play-offs. Le choix de Berne contre Gottéron a été fait par nos soins. Le second contrat lie la société de production de La Télé Fribourg à Sunrise/MySports. Il concerne l’antenne romande de MySports (Pay TV), avec ses studios et ses commentateurs. »
UN OEIL PARTOUT
Sur le plateau, trois intervenants se retrouvent pour commenter et analyser la rencontre principale. Chacun observe le match en direct mais garde aussi un œil sur les autres parties, visibles sur un grand mur d’écrans. En bas à droite, un retour permet de suivre le flux de la caméra du journaliste présent sur place, chargé des interviews. « On a la réception de tous les matchs – donc les 7 de la soirée – sur le grand écran. Au centre, c’est le match studio – ici Berne–Fribourg – et autour, chaque autre rencontre sur un écran dédié. En bas à droite, on a le retour caméra du journaliste sur place pour les interviews. Pendant le match, les chroniqueurs regardent le jeu, mais surtout ils préparent déjà les highlights de 22h15. Ils doivent avoir une idée de ce qui se passe partout, pas seulement sur le match studio », explique Jessica Dafflon.
Les pauses sont d’ailleurs un moment clé. En coulisses, les trois intervenants se concertent rapidement afin de définir ce qui sera mis en avant : buts, actions importantes, faits marquants, pénalités. Cette concertation éclair garantit une cohérence au retour antenne et évite de passer à côté des moments décisifs.
Si le spectateur ne voit que l’émission, l’organisation repose en réalité sur des accords complexes. « J’ai une double casquette : directeur des programmes pour choisir les matchs diffusés, et chef de projet pour gérer les commentateurs et le contenu des studios. Sur une saison, ça représente environ 50 plateaux », ajoute Rufener.
ESPRIT D’ÉQUIPE INDISPENSABLE
Si le plateau est la vitrine, la régie en est le moteur. Véritable toile d’araignée, elle centralise les flux, coordonne les rôles et garantit la fluidité de l’émission. Thierry Wyss, responsable de la partie sonore ce soir-là, nous décortique une journée type de l’autre côté du décor : « La journée commence avec l’ingénieur chargé de mettre en service la régie et de vérifier que tous les flux fonctionnent. En parallèle, les producteurs se réunissent à 14h pour décider du contenu : focus sur un joueur, un gardien, une équipe… Ils planifient aussi avec les commentateurs ce qui sera dit à l’antenne. À 18h, toute l’équipe se met en place : réalisateur, opérateurs replay, ingénieur du son, graphiste, producteurs. Le producteur principal s’occupe du match studio et de l’émission, le second gère les six autres matchs. Ils notent tout – buts, actions – et alimentent une base partagée. Le graphiste prépare les titres, le réalisateur cadre les caméras, et à 18h15 on fait une répétition technique. Ensuite, place au direct. Et là, chacun doit être irréprochable : si le son tombe, tout s’arrête. C’est vraiment un travail d’équipe, chacun veille sur l’autre. On communique en permanence par intercom. Après le match, on enchaîne rapidement avec l’émission d’après-match. Les opérateurs replay découpent les buts et les actions marquantes des 7 matchs : un gros check, une bagarre, une percée… tout peut devenir un highlight. Ici, chacun est formé à plusieurs postes pour pallier les absences. Le but, c’est que jamais l’émission ne s’arrête. C’est ça, la régie : le nerf de la guerre. »
De la préparation éditoriale à la gestion technique, chaque détail compte. L’ambiance reste celle d’une équipe soudée, où chacun peut remplacer l’autre au besoin, mais où chacun tient aussi un rôle bien précis, comme le résume un membre de la régie.
Derrière chaque diffusion de match, il y a un travail minutieux et coordonné. La préparation, la gestion du plateau, la régie et la coordination des équipes sont essentielles pour offrir au spectateur une expérience fluide et captivante. Chaque détail compte, et c’est grâce à la rigueur et à l’esprit d’équipe de tous les intervenants que le hockey sur glace prend vie à la télévision. Le succès de l’émission dépend entièrement de la capacité de l’équipe à travailler ensemble.
