Mais que devient Ralph Krueger? Depuis son départ des Buffalo Sabres, le grand globe-trotter du hockey s’est fait plus discret. Les interviews sont rares. Notre confrère Nicola Berger l’a retrouvé pour Slapshot à Davos, où il réside désormais. Pour un petit tour très interessant de la carrière d’un coach qui a marqué (relancé?) le hockey suisse, mais qui s’est aussi essayé au football et à l’écriture. Voici des extraits de cette interview qui vaut le coup d’oeil (à lire en allemand chez nos confrères de Slapshot):
Ralph Krueger, vous vivez désormais à Davos. Qu’est-ce qui vous attire tant ici ?
C’est l’endroit idéal pour cette phase de ma vie. Cet hiver, j’ai skié 45 jours. Et maintenant, je profite de l’été avec ma femme Glenda et nos quatre petits-enfants. On marche, on fait du VTT. Mon coin préféré ? Les gorges de Zügen, près de Monstein. D’une beauté incroyable – on devrait presque faire payer l’entrée !
Vous avez toujours dégagé un optimisme contagieux en tant qu’entraîneur.
Je ne juge pas les gens. On est tous le produit de ce qu’on a vécu. Et la vie est trop courte pour s’énerver sur ce qu’on ne peut pas contrôler.
Vrai que vous vous êtes présenté à votre première réunion de la Ligue avec un poème ?
(il rit) Oui ! Ils ont tous cru que j’étais fou. Ma mère me faisait réciter des poèmes par cœur. J’ai appris à parler librement, sans notes — un atout énorme pour captiver une équipe.
Depuis 2010, vous n’avez plus eu de poste en Suisse. Pourquoi ?
J’étais à l’étranger : Edmonton, Buffalo, Southampton… C’est un peu dommage, oui. Mais je suis prêt à aider dans l’ombre, pas besoin d’être en première ligne.
Vous auriez pu entraîner le ZSC ?
En 1997, oui. Walter Frey et Peter Spuhler voulaient me faire venir. C’était juste avant la fusion. Mais j’ai choisi l’équipe nationale. Après, j’ai eu d’autres offres, même récemment, mais mon regard était tourné vers l’Amérique du Nord.
Vous avez failli signer à Jaroslavl…
Oui. Et c’est un frisson quand j’y pense. En 2011, l’équipe a péri dans un crash. J’étais dans le vestiaire à Edmonton quand j’ai appris la nouvelle. Ça m’a glacé le sang. Et si j’avais dit oui ?
Vous reviendrez coacher ?
Peu probable. Ma femme a tant sacrifié pour ma carrière… maintenant, c’est son tour de décider. À 66 ans bientôt, je veux surtout passer du temps en famille. La vie devient précieuse.
En 2026, la Suisse accueille les Mondiaux. Des souvenirs de 1998 et 2009 ?
En 2009, j’ai parlé de « désavantage à domicile » — un mot mal choisi. C’est une pression énorme, beaucoup d’attentes, de distractions. En 1998, on gérait ça. En 2009, non. On rate les quarts malgré un jeu dominateur contre la Lettonie. Mais j’ai confiance en Patrick Fischer. On se parle souvent. Après la dernière Coupe du monde, on a fait une longue marche ensemble sur le Flüelapass.
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