KHL – Serguei Fedorov, l’emmerdeur magnifique

KHL – Serguei Fedorov, l’emmerdeur magnifique

Serguei Fedorov - Photo: Cap/KHL/YouTube
St. Pétersbourg
Christoph YAVKIN

La saison 2022/23 de KHL, à laquelle nous avons consacré un large commentaire le 20 avril dernier, a désormais vécu et la Coupe Gagarine a été attribuée pour la deuxième saison d’affilée au CSKA Moscou. Et pour la deuxième fois aussi dans un septième match couperet… à l’extérieur, selon le scénario de l’an passé.

C’était alors à Magnitogorsk et l’épisode de cette année avait lui pour cadre, la Tatneft Arena de Kazan, dont on peut dire en passant que pas mal de joueurs suisses, essentiellement juniors de 15 à 20 ans, connaissent.

Cannibalisme

Dans ce dernier acte du 29 avril, on peut dire que les choses n’ont pas été aussi «aisées» pour Sergueï Fedorov et son équipe qu’elles ne l’avaient été dans le sud de l’Oural. Tant s’en faut.

Si elle avait mené rapidement 2:0 chez la « Magnetka» et eu loisir de contrôler presque d’emblée l’ensemble de la rencontre, elle était cette fois-ci encore en retard d’un but dans la 1ère moitié du 2ème tiers, après avoir égalisé l’ouverture du score du très expérimenté (et très massif – 191/106 kg) ailier Kirill Petrov à 50 secondes de la sirène ponctuant le tiers initial.

La deuxième réalisation des locaux fut l’œuvre de sa 1ère triplette, conclue par Voronkhov avec la complicité d’un Radulov plus qu’à la hauteur de sa réputation. Mais c’est par la forme de cette première égalisation que le CSKA apportait déjà un brillant premier indice de l’incroyable sérénité qui abrite et caractérise un coach moscovite, déjà exceptionnel durant toute sa carrière de joueur et légende vivante de Detroit, et d’un format qu’on peut qualifier de cannibale !

55 secondes

En effet, Sergueï Fedorov confirmait au pied de la lettre le paradigme livré dans nos conversations, selon lequel un ascendant (franchement, j’avoue avoir profondément marre de cette «momentum» fashion) ne se situe pas où on a coutumièrement tendance à le voir.

Rien de plus qu’une première pause et 15 secondes après celle-ci, sa première ligne faisait feu et Slepychev, avec la collaboration de Svetlakov) expédiait la rondelle dans le filet de Timur Bilyalov !

Darren Dietz en évidence pour deux raisons très distinctes!

Et la démonstration ne s’arrêtait (vous avez dit forcément ?) pas là. Après le second avantage évoqué, de l’AK Bars dans la 8ème minute, qui pouvait laisser entrevoir et laisser espérer un possible miracle aux 9’000 spectateurs présents, ce sont de nouveau et instantanément les Konis qui lâchaient les chevaux et prenaient le sceptre en main.

On ne saurait si bien dire puisque le petit nomdonné parfois, mais rarement, au CSKA, signifie cheval. Parfaitement. Et de quelle manière, une nouvelle fois ! Moins de 5 minutes plus tard et Sa Majesté Fedorov avait assassiné l’adversaire. Et cela, qui plus est, par paradoxe.

En effet, tout d’abord Plotnikov, placé en électron libre dans un… 4ème bloc (!) venait assister Kamenev dans le 2ème pour remettre les pendules à zéro et ……. une seule pauvre petite minute et demie plus tard, Konstantin Okulov offrait à Darren Dietz (lequel,selon de très récentes informations, viendrait de perdre la nationalité kazakh acquise en 2017 pour n’avoir pas renoncé depuis, à celle, canadienne bien sûr, de ses origines) la trajectoire du but victorieux. Comme pour infirmer et à la fois
souligner la notion même d’une suprématie, tout au moins intermittente, mais cette fois-ci… dans le sens plus commun ou plus familier pour le spectateur !

Écart mystifiant

Demeurait toujours et certes, un seul petit but d’écart. Mais plus que par le score, Kazan était sonné. Le hockey sur glace et la boxe ont ceci de similaire qu’on pourrait, sans certains cas de figure, mettre prématurément un terme à un duel par arrêt des arbitres !

Cette fatidique 33ème minute n’a entraîné pour ainsi dire aucune véritable révolte : pour illustrer encore davantage le contexte, ce 2ème tiers n’a pas vu poindre la moindre pénalité et la 3ème une seule chez les locaux pour une crosse à peine haute.

En face, Plotnikov s’en est permise une, sans conséquence, mais très inhabituelle, pour simulation par plongeon à 5 minutes du terme ! Comme si l’eau du bain était déjà à température.

Un emmerdeur magnifique

Bref Sergueï Fedorov manie l’art d’embarquer, non seulement comme il le faisait sur la glace, mais aussi par philosophie et donc, par son discours.

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