LAUSANNE – GeoFf Ward, un bâtisseur d’identité

LAUSANNE – GeoFf Ward, un bâtisseur d’identité

Geoff Ward - Photo: Laurent Daspres

Le Lausanne HC a verrouillé son homme fort : Geoff Ward a prolongé jusqu’en 2028. Arrivé en 2022 en plein chaos, l’entraîneur canadien a transformé le club en candidat au titre. Deux finales consécutives, un premier rang historique en saison régulière et une identité forte : Ward a imposé sa patte. «Depuis mon arrivée, je me sens Vaudois. Lausanne est devenue ma maison. Nous viserons toujours les sommets, car ce club et ses fans le méritent», avait-t-il confié dernièrement à 24 Heures.

Ward n’est pas un dictateur de vestiaire, mais un professeur exigeant. Son credo : une structure défensive impeccable, une discipline collective stricte et un jeu rapide vers l’avant. «C’est un coach qui répète, corrige, ajuste sans relâche. Ses entraînements sont intenses, précis et toujours orientés vers la compétition», confie un joueur lausannois… parmi d’autres. Dans la région, on apprécie aussi sa proximité avec les fans : il a appris des mots de français, participe à la vie locale et n’hésite pas à échanger après les matchs. À Lausanne, Ward est désormais considéré comme un “Vaudois d’adoption”.

UNE SOLIDE RÉPUTATION

Avant Lausanne, Ward avait bâti une solide réputation : assistant à Boston pendant 7 saisons. Il a été l’un des bras droits de Claude Julien, remportant la Coupe Stanley en 2011. Son rôle ? Entre autres, architecte d’un power play souvent critiqué, mais aussi mentor de jeunes joueurs. En 2014, Ward quitte Boston et tente l’aventure en Allemagne avec Adler Mannheim. Pari réussi : il remporte le championnat et le trophée d’entraîneur de l’année. Un autre membre du staff, le coach des gardiens Brian Daccord (ex-Ambrì-Piotta), le décrit comme “the real deal” — « un vrai talent » capable d’anticiper et d’adapter ses stratégies en pleine série serrée.

Un succès qui attire l’œil des dirigeants nord-américains. À peine un an plus tard, il est rappelé en NHL par les New Jersey Devils. « Geoff Ward est l’homme idéal pour développer nos joueurs à tous les niveaux », soulignait alors le GM Ray Shero. Même son de cloche du côté de scouts américains : « C’est un stratège respecté, patient, et surtout un pédagogue hors pair », analysait un observateur de la côte Est.

Ward n’a jamais caché son ambition : diriger un jour une équipe NHL. Il en aura l’occasion quelques années plus tard avec les Calgary Flames, qu’il mène jusqu’aux playoffs. Même au Canada, ses méthodes faisaient parler : « Ward est un bâtisseur. Il prend une équipe en difficulté et lui donne une identité en très peu de temps », écrivait alors le Calgary Sun. Représentant de la nouvelle approche d’entraînement qui s’impose progressivement dans le hockey, l’une des premières initiatives de Ward en tant qu’entraîneur intérimaire des Flames a consisté à donner davantage de pouvoir aux joueurs.

LE DIALOGUE, SA RECETTE MAGIQUE?

Son premier réflexe? Rencontrer le groupe de leaders de l’équipe avant le premier entraînement pour obtenir leurs retours, avant d’entamer une série d’entretiens individuels avec chaque joueur. Il souhaitait connaître leur avis sur tout, des combinaisons de lignes aux jours de repos à venir, tout en apprenant à mieux les connaître en tant que personnes. « Nous avons parlé de tout – je pense qu’il est important qu’ils comprennent la direction que nous pourrions prendre et surtout les raisons derrière nos choix » justifie le coach.

Cette approche marque un écart fascinant avec la mentalité traditionnelle en NHL, où l’entraîneur sait toujours mieux et les joueurs exécutent sans poser de questions. Aujourd’hui, les joueurs se demandent plutôt : « Pourquoi devrais-je le faire ? » Ward veut maintenir des lignes de communication ouvertes pour répondre à cette question, car dans le hockey moderne, le hockey-business aussi, les joueurs méritent de savoir.Reste à trouver la juste frontière entre trop proche des joueurs ou être impopulaire dans les vestiaires. « Tout dépend de ton style – si tu n’es pas authentique, les joueurs le voient immédiatement », explique Ward.

RIGUEUR ET HUMANITÉ

Outre-Atlantique, on le décrit donc comme un “technicien moderne”. Un ancien scout des Bruins lâche : «Ward a ce mélange rare de rigueur tactique et d’humanité. Les joueurs savent exactement ce qu’il attend, mais ils ont aussi le sentiment qu’il est là pour eux.» Un journaliste canadien ajoute : «À Calgary, il a montré qu’il pouvait gérer une équipe sous pression. En Suisse, il a franchi une étape supplémentaire : il est devenu un leader charismatique et rassembleur.»

Ward n’est plus seulement l’entraîneur venu d’outre-Atlantique, il est devenu le stratège vaudois par excellence. À Lausanne, ce savoir-faire saute aux yeux. Arrivé en 2022 dans un contexte compliqué, il a remodelé le LHC en un temps record. Discipline, exigence et communication (sauf lors des derniers playoffs, lorsque la situation se compliquait face aux ZSC Lions) sont ses marques de fabrique. Tout ceux qui pensaient voir débarquer un coach en semi-retraite et uniquement rompus aux ancestrales méthodes nord-américaines en sont pour leur frais: avec Geoff Ward, le Lausanne HC détient un entraîneur moderne de premier plan.

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