Lugano – Filippo Frizzi
Il a déjà joué davantage que la saison dernière. Une constatation qui n’est pas aussi banale qu’elle pourrait paraître à première vue. Joren Van Pottelberghe s’est blessé le 7 octobre 2024, après cinq apparitions avec l’équipe alors entraînée par Luca Gianinazzi. Un an plus tard, le portier de vingt-huit ans, né à Zoug, a jusqu’ici cumulé six présences en vingt-quatre rencontres. Le gardien d’origine belge affiche pourtant un grand sourire : pour lui, la période la plus difficile est derrière. Et son Lugano est l’une des surprises de cette première partie de saison.
Vous avez été la meilleure équipe du mois d’octobre. Puis il y a eu la pause, vous avez perdu Linus Omark (rentré en Suède) et le capitaine Calvin Thürkauf. Après la défaite à Langnau, vous avez réagi comme une vraie équipe…
Après la pause, nous n’avons pas réussi à retrouver immédiatement notre jeu. À Kloten et ensuite à la Cornèr Arena contre Bienne, nous avons en revanche récolté les trois points avec deux prestations différentes. En souffrant à la Swiss Arena et en dominant à domicile.
Mais comment va Joren Van Pottelberghe ? Et combien a-t-il été difficile de reprendre le rythme après autant de temps loin de la glace ?
Ce n’était pas évident, mais chaque jour je me réveille heureux de pouvoir faire ce que j’aime : jouer au hockey. Depuis août, l’équipe travaille avec un concept de jeu clair pour tous. Personnellement, je me sens bien et j’espère pouvoir enfin aider Lugano à aller loin.
Le 7 octobre 2024 restera une date dont vous vous souviendrez longtemps…
Je me promenais avec mon chien, qui s’appelle Vino, et j’ai glissé sur une pierre, au bord de la rivière Cassarate à Lugano. Au début, malgré la douleur, j’ai réussi à rejoindre ma voiture puis la Cornèr Arena. Le staff médical m’a conseillé d’aller à l’hôpital. Je ne ressentais pas de douleur, mais le diagnostic a été clair : fracture de plusieurs os de la cheville et opération chirurgicale par un spécialiste à Bâle.
Nous sommes à mi-championnat et le classement — à part le leader Davos — est très serré…
Le niveau du championnat ne cesse de s’élever. Davos réalise une saison fantastique, mais derrière les Grisons il y a beaucoup d’équipes regroupées en très peu de points. Nous sommes sur la bonne voie : le groupe a démontré du caractère et n’a jamais perdu le cap.
Il y a quelques années, Joren Van Pottelberghe faisait partie du cadre de l’équipe nationale : aujourd’hui il se dispute la place avec Nicklas Schlegel…
L’équipe nationale, c’est du passé désormais. Le hockey suisse dispose d’excellents gardiens comme Genoni, Berra mais aussi Aeschlimann et Charlin. Avec Schlegel, nous jouons nos cartes, tous deux conscients que la saison est longue et qu’il y aura de la place pour chacun de nous. Avec Nicklas, nous avons une véritable amitié, même en dehors de la glace. Le hockey n’est plus comme avant, avec un numéro 1 et une doublure. Aujourd’hui, si tu veux rivaliser à un certain niveau, tu dois pouvoir compter sur deux bons gardiens.
Vous avez grandi à Zoug et, à seulement 16 ans, vous avez décidé de partir en Suède, direction Linköping… Dans Lugano Hockey, la revue du club bianconero, vous avez parlé de votre expérience expérience…
J’ai fêté mes 16 ans à Linköping et, après m’être entraîné avec des garçons de mon âge et avoir pris connaissance de leur projet, j’ai décidé de me lancer. J’ai pu concilier hockey et études et ce fut une expérience inoubliable. Je vivais dans un immeuble de six appartements, dont cinq étaient occupés par des joueurs de hockey. Nous nous ent aidions pour le ménage, la cuisine et la lessive. Certains de ces coéquipiers sont devenus des amis pour la vie ; certains seront même présents à mon mariage.
