Neuf saisons sans séries : pour une franchise mythique comme Detroit, c’est une humiliation. Steve Yzerman sort l’artillerie lourde : John Gibson, 32 ans, gardien vétéran de 506 matchs avec Anaheim, débarque pour verrouiller le filet aux côtés de Cam Talbot. Le mandat : stopper l’hémorragie, calmer les tempêtes et ramener les Red Wings dans le décor printanier.
L’hiver dernier avait laissé croire au miracle. L’arrivée de Todd McLellan sur le banc, le 26 décembre, a déclenché une série étincelante : 17 victoires en 24 matchs, un bond au classement… avant le naufrage. Six défaites de suite, le souffle coupé, et un final amer : 86 points, cinq de trop pour accrocher Montréal et la dernière place qualificative. Seule vraie lueur : Lucas Raymond, 23 ans, en feu avec 80 points, record personnel.
Yzerman a retapé l’effectif à coups de gros noms et de paris calculés : Patrick Kane reste une saison de plus, Jonatan Berggren prolonge, James van Riemsdyk, Mason Appleton, Ian Mitchell, Jacob Bernard-Docker et John Leonard débarquent. Albert Johansson signe deux ans, et l’arrière-garde espère que Gibson soit la réponse aux départs de Vladimir Tarasenko et Petr Mrazek.
Le problème, c’est que les chiffres font mal : 22e attaque (2,87 buts/match), 21e défense (3,16 buts encaissés/match), seulement 143 buts à 5 contre 5 (5e pire total de la ligue) et un jeu en désavantage numérique catastrophique à 70,1 %, le pire de la NHL. Même avec peu de pénalités, Detroit payait cash à chaque erreur.
« On construit pour durer, pas pour une apparition éclair en séries », martèle Yzerman. Message reçu : les Red Wings n’acceptent plus les excuses. Gibson est là pour fermer la porte. McLellan doit garder l’équipe dans le coup. Et Detroit, enfin, veut rugir à nouveau.