Toronto veut enfin briser la malédiction. Quand Brad Treliving a parlé d’un « changement d’ADN » au bilan de la dernière saison, beaucoup y ont vu une formule creuse. Mais l’été a donné raison à ses mots : les Maple Leafs ont choisi de casser leur propre modèle.
Brendan Shanahan n’est plus là, écarté pour donner à Treliving et au nouvel entraîneur Craig Berube le plein contrôle sportif. Mitch Marner, longtemps partie intégrante du fameux noyau offensif aux côtés de Auston Matthews et William Nylander, a été envoyé à Vegas. Une page se tourne : pour la première fois depuis 2016, ce trio n’existe plus.
Les Leafs ne se contentent plus de talent offensif. Ils misent désormais sur de la structure et un profil plus complet. Dakota Joshua apportera de la dureté dans les coins, Nicolas Roy amène la rigueur et l’expérience d’un champion de la Coupe Stanley, et Mattias Maccelli ajoutera la vitesse et la créativité nécessaires pour épauler Matthews et Nylander.
Le constat qui pousse à ce bouleversement est brutal : deux seules séries gagnées en neuf ans, aucune finale depuis 2002 et une série noire de sept défaites consécutives en match numéro 7. La gifle 6-1 subie contre la Floride l’an dernier a confirmé ce que tout le monde savait déjà : cette équipe, aussi talentueuse soit-elle, n’était pas bâtie pour gagner dans les moments critiques.
Matthews, désormais capitaine incontesté, l’a reconnu : certains joueurs doivent passer à l’étape supérieure. Keith Pelley, le nouveau patron de MLSE, l’a résumé encore plus clairement : « Notre responsabilité envers les partisans est de gagner des championnats. Rien de moins. » Pour Toronto, la nouvelle saison ne sera donc pas qu’une autre tentative. C’est un test de crédibilité. Les Leafs ont changé leur ADN sur le papier. Reste à savoir si, quand la glace brûlera en avril, ils sauront enfin transformer leur talent en victoires.