À Porrentruy, personne ne rêve de titres. Ici, la National League rime surtout avec lutte pour la survie. Et cette saison encore, l’Ajoie semble condamné à jouer son avenir au printemps. Mais attention : les Jurassiens ont plus d’un tour dans leur sac. Leur grande force, c’est ce powerplay de feu, troisième de toute la ligue la saison passée, l’arme fatale de Greg Ireland et de ses hommes.
Avec Philip-Michael Devos, Pierre-Édouard Bellemare, Jonathan Hazen, Julius Nättinen, Anthony Honka et Jerry Turkulainen, la Raiffeisen Arena s’enflamme dès que l’arbitre lève le bras. L’autre changement majeur se trouve dans l’expérience apportée par Killian Mottet, capable d’apporter autre chose que de l’huile de coude dans un top-6 qui en avait besoin. Et derrière, l’arrivée du Finlandais Niklas Friman, ex-capitaine d’Ilves et champion du monde, apporte ce qui manquait cruellement : stabilité et sérieux. Entre les poteaux, Benjamin Conz et Damiano Ciaccio ne voleront pas des matches à eux seuls, mais ils garantissent une sécurité indispensable dans une équipe qui vit en survie permanente.
Mais le décor n’est pas idyllique. Ajoie restait la pire défense de NL. Sans un Friman XXL, la situation se compliquera. Le réservoir suisse demeure trop limité : hormis Mottet et le nouveau-venu Jeremy Wick, peu de joueurs helvétiques capables de faire basculer une rencontre. L’attaque est trop courte : dernière de la ligue au nombre de buts marqués. Même avec un powerplay redoutable, le 5 contre 5 reste famélique. Et surtout, le mental se fissure vite : dès que la régulière se complique, le doute s’installe et, dans un club sans marge, la pente devient glissante.
Le facteur X, c’est la constance. L’Ajoie n’a pas les moyens de se permettre des trous d’air. Si la troupe d’Ireland s’accroche dès septembre, elle peut embêter plus d’un adversaire dans sa forteresse jurassienne. Mais un mauvais départ, et c’est le spectre des playouts assuré. Au final, l’Ajoie reste l’outsider par excellence. Une équipe sans illusions, mais avec une combativité rare. Grâce à un powerplay capable de renverser des matches et à quelques renforts d’expérience, les Jurassiens grappilleront peut-être quelques victoires inattendues. Mais soyons réalistes : l’unique objectif reste le maintien.