Un nouvel homme fort dans les bureaux, des incertitudes sur la glace. L’été des Lakers a été marqué par la surprise Claudio Cadonau, passé en un claquement de doigts de la défense à la direction sportive. Mais derrière cette nomination, la réalité est plus sobre : l’effectif version 2025/26 n’a pas beaucoup changé et les points faibles sont toujours là.
Dans les buts, Melvin Nyffeler reste l’assurance tranquille. Pas de miracles, mais des parades solides, régulières, capables de tenir l’équipe dans les matchs serrés. En revanche, son suppléant Ivars Punnenovs inspire beaucoup moins de confiance : trop souvent friable, il laisse planer un doute sur la profondeur du poste de gardien.
La défense, elle, est une véritable loterie. Julius Honka, arrivé de Davos, doit devenir le nouveau patron. Mobile, offensif, capable de relancer vite, il apporte enfin une dimension qui manquait. A ses côtés, Jacob Larsson, de retour après une saison presque blanche, devra prouver rapidement qu’il est redevenu fiable. Mais derrière ces deux noms, les choses se compliquent. Mika Henauer reste une énigme, jamais vraiment confirmé malgré son potentiel. Mauro Dufner aura davantage de responsabilités qu’à Fribourg, mais suffira-t-il à compenser les départs de Emil Djuse et Inaki Baragano ? Le SCRJ est trop court défensivement.
LES INTERROGATIONS DE L’OFFENSIVE
L’attaque se joue elle aussi sur un fil. Le duo Malte Strömwall – Tyler Moy est la grande force des Lakers, mais aussi leur plus grand risque. Tous deux en fin de contrat, ils devront encore porter l’équipe offensivement. Strömwall, révélation l’an passé avec 22 buts et 46 points, est déjà convoité ailleurs. Moy, après un excellent Mondial, a une valeur de marché qui explose. Autrement dit ces deux leaders sont peut-être déjà dans leur dernière saison à Rappi.
Derrière eux, trop d’étrangers décevants. Nicklas Jensen, Victor Rask et Tanner Fritz n’ont jamais trouvé la constance attendue. Les prolongations de leurs contrats ressemblent plus à des paris qu’à des garanties. C’est là que le bât blesse : parmi toutes les équipes de National League, Rapperswil est peut-être celle qui possède le groupe d’étrangers le plus fragile.
Le contingent suisse n’offre pas de vrais top guns. Mais il reste correct en profondeur. Des joueurs comme Nico Dünner, Sandro Zangger, Dominic Lammer ou Yannick-Lennart Albrecht permettent de composer un « bottom six » robuste. De quoi équilibrer les lignes, sans pour autant offrir de vraie menace. L’espoir d’un saut qualitatif repose surtout sur Jonas Taibel, jeune talent déjà testé avec Strömwall et Jensen l’an dernier, ainsi que sur les recrues Marlon Graf et Valentin Hofer.
Sur le banc, Johan Lundskog est en sursis permanent. Ni à Berne, ni à Mannheim, il n’a convaincu. Et à Rappi, il n’a même pas été choisi par son nouveau directeur sportif. Sa mission : tirer le maximum d’un effectif qui n’a pas progressé, et réussir à devancer au moins quatre adversaires pour viser les play-in.