Trois titres entre 2016 et 2019. Depuis ? Rien que de la confusion. Des quarts de finale comme plafond et une direction sportive qui change trop souvent de cap. L’unique repère : Jussi Tapola derrière le banc. Le coach finlandais a su tirer le meilleur en saison régulière, mais ses ours s’effondrent toujours en séries.
Le vrai problème s’appelle gardien de but. Depuis le départ de Leonardo Genoni en 2019, c’est une plaie ouverte. Adam Reideborn n’a jamais justifié sa licence étrangère. Philip Wüthrich, désormais à Ambri, avait au moins limité les dégâts. Aujourd’hui, Berne s’appuie sur un duo fragile avec le vétéran Sandro Zurkirchen et le jeune Christof Von Burg. Rien de rassurant pour une équipe qui vise haut. Autre coup dur : la perte de Austin Czarnik. Le meilleur joueur du championnat a filé à Lausanne. Remplacer son impact offensif paraît mission impossible. Ajoutez les départs de Thierry Bader, Patrik Nemeth et Philip Wüthrich : le SCB a perdu du poids lourd.
En attaque, Miro Aaltonen a montré de belles choses mais reste loin du niveau de Czarnik. Emil Bemström arrive de Pittsburgh avec un talent certain, mais sa condition physique inquiète : il ne sera pas prêt avant octobre. L’unique renfort suisse notable se nomme Marco Müller (ex-Lugano), recruté pour compenser le départ de Bader. En défense, Alexander Yakovenko est le meilleur coup. Régulier et solide, il devra rapidement s’imposer comme le patron aux côtés de Romain Loeffel, pas encore prêt – semble-t-il – à rejoindre ses camarades sur la glace. Mais la direction surprend encore : pourquoi avoir prolongé jusqu’en 2027 Hardy Häman Aktell, arrivé ce printemps ? Une décision qui interroge, surtout avec déjà trois étrangers alignés en défense.
Malgré les trous dans l’effectif, tout n’est pas noir. Le SCB peut compter sur un noyau solide de joueurs suisses avec Benjamin Baumgartner, Marco Lehmann et Müller. Offensivement, l’équipe reste capable de produire : l’an passé, Berne possédait le deuxième meilleur rendement au tir de la ligue. Et Tapola a déjà prouvé qu’il savait transformer un effectif bancal en machine régulière en saison. Avec huit étrangers sous contrat, la gestion de l’effectif va être un casse-tête. Deux joueurs en tribune à chaque match ? Le risque est de manquer de continuité. Et si les gardiens ne haussent pas leur niveau, la saison pourrait vite tourner au cauchemar.