Le EV Zoug se trouve à un carrefour. Après deux titres qui avaient ouvert un cycle glorieux, la machine s’est enrayée. L’élimination sèche face à Davos (0-4) a marqué la fin d’une époque et la sortie de scène de Dan Tangnes. Désormais, le club mise sur un nouvel homme, Michael Liniger, pour relancer une équipe qui doit prouver qu’elle a encore faim.
Derrière, le chantier le plus délicat reste celui des gardiens. Leonardo Genoni, héros du Mondial mais fragile en club, n’a plus la même assurance qu’autrefois. Ses statistiques en playoffs ont fait mal : quatre buts encaissés par match, moins de 89 % d’arrêts. À ses côtés, Tim Wolf n’apporte pas de solution miracle à 34 ans. Ici, le danger est clair : la cage n’offre plus de garantie.
La défense, elle, respire un peu plus la sérénité. L’arrivée de David Sklenicka en provenance de Lausanne est un vrai coup, tant le Tchèque a prouvé sa fiabilité. Le retour du capitaine Raphael Diaz, malgré ses 39 ans, amène une expérience précieuse. Avec des hommes solides comme Mischa Geisser, Dominik Schlumpf ou Livio Stadler, Zoug a retrouvé un équilibre qui lui manquait. Mais attention : le départ du jeune prodige Ludvig Johnson (il a croisé Diaz de Fribourg) laisse un goût amer et rappelle que l’avenir n’est pas assuré. On note donc une force dans la profondeur, mais une faiblesse dans la relève perdue.
DÉPENDANCE AUX NOUVELLES STARS
C’est toutefois en attaque que tout peut basculer. Le club a frappé un grand coup avec Dominik Kubalik, 30 buts avec Ambri la saison dernière, et l’ancien NHLer Tomas Tatar, qui malgré ses 34 ans patine encore vite et sait marquer. Avec des cadres comme Gregory Hofmann, Fabrice Herzog, Lino Martschini ou Sven Senteler, l’arsenal offensif est impressionnant. Le powerplay, déjà l’un des plus dangereux du championnat, pourrait devenir carrément dévastateur.
Mais les interrogations demeurent : Daniel Vozenilek s’est éteint après Noël, Jan Kovar vieillit et traîne ses blessures, et la perte de Dario Simion à Lugano laisse un vide énorme. Les jeunes comme Robin Antenen ou Colin Lindemann doivent monter en puissance, sans quoi la profondeur offensive restera fragile. Ici, la qualité saute aux yeux – probablement l’un des meilleurs top-9 de la ligue – mais la faiblesse est la dépendance aux deux nouvelles stars, Kubalik et Tatar. Si les deux hommes confirment, si Liniger réussit à insuffler une nouvelle dynamique (il était déjà plus qu’un assistant la saison passée), alors les Bulls redeviendront un cauchemar au printemps.
