Au cours de l’année écoulée, l’équipe féminine de Suisse de hockey sur glace a confirmé son statut de nation solide mais encore limitée face aux grandes puissances internationales. Toujours présente dans le groupe élite mondial, elle a abordé la saison avec l’ambition affichée de renouer avec un podium, objectif réaffirmé publiquement avant le Mondial par un encadrement qui vise explicitement une médaille, une performance que la Suisse n’a plus atteinte depuis plus de dix ans .
Cette volonté s’est toutefois heurtée, lors du Championnat du monde 2025 disputé à České Budějovice, à une réalité plus rude. Malgré une préparation correcte, la Suisse a enchaîné les défaites en phase de groupes contre les meilleures nations, notamment face aux États-Unis, sans parvenir à remporter le moindre match. Le quart de finale a ensuite mis en lumière les écarts persistants avec les sélections dominantes : une lourde défaite 7–0 face à l’équipe hôte tchèque a mis fin brutalement aux ambitions helvétiques . Cette élimination sèche a confirmé que la Suisse peine encore à rivaliser en intensité et en profondeur de banc avec les nations nord-américaines et nordiques, un constat souvent souligné dans le pays même, où le retard structurel du hockey féminin est régulièrement débattu .
Comme l’année précédente, c’est seulement dans le match de classement que l’équipe a su réagir, en s’imposant 3–2 contre la Suède et en assurant la cinquième place du tournoi . Cette remontée, certes positive, illustre un paradoxe déjà constaté : une équipe capable de tenir son rang dans la seconde moitié du top mondial, mais trop inconstante pour rivaliser durablement au niveau supérieur. Elle sait produire des performances courageuses sur un match isolé, mais peine à démarrer les compétitions au niveau requis pour viser un podium .
Ainsi, les douze derniers mois auront laissé l’image d’une équipe ambitieuse, combative, mais fragilisée par un manque de régularité et par une profondeur insuffisante de son effectif. À l’aube du tournoi de l’Euro Hockey Tour qui débute aujourd’hui en Finlande, le défi est clair : transformer la capacité de réaction en capacité de compétition continue, dès les premiers matchs. C’est à cette condition que la Suisse pourra prétendre franchir un véritable palier et se rapprocher, enfin, de son objectif de médaille.
