Nino Niederreiter ne sera pas de la sélection suisse lors des Beijer Hockey Games de cette semaine, NHL oblige. Mais celui qui devenu en quelque sorte le moteur et le poumon de la sélection de Patrick Fischer suit de très près tout ce qui touche à la Nati. Et il se fait du souci dans la NZZ d’aujourd’hui. Des propos suffisamment forts pour être repris un peu partout.

Plus loin que son ambition personnelle et son envie légitime d’aller chercher la Coupe Staney avec Winnipeg, le Grison est toujours marqué par le maillot rouge à croix blanche, mais il se montre critique, voire plus réaliste que bien des responsables de la fédération: «Nous devons faire attention à ne pas nous faire dépasser à gauche et à droite. Les Slovaques ont fait un excellent travail, on le voit dans les résultats obtenus aux championnats du monde juniors. L’Allemagne fait d’énormes progrès. J’ai l’impression que nous nous laissons aveugler et que nous ne sommes pas aussi bons que nous le pensons». En résumé: croire que la place de la Suisse se situe au niveau des demi-finales d’un mondial est une erreur.

La Suisse se voit-elle ainsi plus grosse que le boeuf? Ça commence par les derniers repêchages de la NHL: «Depuis que Nico Hischier était le numéro 1 en 2017, il n’est plus venu grand-chose». Quant à notre National League: «C’est une ligue très attractive, un produit merveilleux qui fonctionne. Mais à mes yeux, la National League vit en grande partie de la qualité des étrangers, du fait que les salaires sont les plus élevés d’Europe et que les meilleurs joueurs sont recrutés. Je ne suis pas sûr de savoir dans quelle mesure les Suisses profitent de la National League. Peut-être faudrait-il aussi se demander si 14 équipes sont vraiment la bonne taille de ligue. Mais nous sommes probablement trop têtus pour cela ; chacun pense trop fort dans son petit jardin, c’est un problème typiquement suisse».

Il devait le dire, c’est fait.