Jean-Pierre Kast et ses coups de gueule. À Genève, tout le monde le connait, d’abord parce qu’il est intimement lié au hockey dans la ville du bout du lac. Ancien joueur formé à Genève, qui a fait partie de l’équipe première du Genève-Servette HC, puis entraîneur, il est aussi longtemps resté un homme important au sein du club, notamment en encadrant les juniors. Sa nomination illustrait une volonté de promouvoir un hockey identitaire, basé sur le collectif et les talents du club.
Et puis, Kast a également participé à la scène du hockey mineur : M. Pee-Wee en Suisse romande, c’était lui! Ce tournoi, l’un des plus grands du hockey mineur au monde, rassemble des équipes venues de plusieurs pays. Sous la direction de Kast, les Lynx représentaient la Suisse romande parmi plus de 2’000 jeunes joueurs, âgés de 11 à 12 ans, démontrant l’importance de son rôle dans la formation des talents de demain.
Fier de son parcours, Jean-Pierre Kast est assez pudique quand on évoque sa longévité dans le milieu, corollaire son âge: « Ah bah, j’ai quatre fois vingt plus trois. Quatre-vingt-trois, ouais.»
Et vous suivez toujours le hockey avec la même passion?
Alors oui, alors bon, en fait, j’ai trois gamins qui ont été des hockeyeurs. Terrence, il est devenu, lui, CEO dans une entreprise privée, à son, à son époque où il est allé à Berne parce qu’il ne voulait plus jouer à Genève. Et puis là-bas, il a appris l’allemand, il a appris l’anglais. Et puis bon, ici, ça a été la chance de sa vie. J’ai aussi Tim qui est en train de passer son brevet d’avocat, puis qui a décidé de répondre à Chris McSorley en disant : «Oui, oui, je suis d’accord de remettre les patins après deux ans. Donc il n’avait pas fini sa carrière, mais il avait plus ou moins mis un bémol il y a deux ans. Et puis il a préparé son brevet d’avocat. Il a dû faire les stages dans une étude. Et puis là, quand McSorley lui a téléphoné, il lui a dit : «Mais t’es encore en forme?» Il a dit : «Oui, oui, je suis encore en forme. Je mettrais bien les patins.» Et voilà!
McSorley, c’est un petit peu sa manière de faire cette année: il va rechercher les anciens, ceux qui n’ont pas joué, mais il monte une belle équipe. Au niveau des noms, en tout cas…
Alors oui, j’ai été les voir quand même à leur entraînement et c’est pas mal. McSorley a surtout appuyé sur une chose, c’est que en défense et à la relance, il lui manquait quelqu’un. Et puis, il a beaucoup pensé à Tim parce qu’e Tim, il était un bon relanceur, c’était un faiseur de jeu. Il a encore le physique, il est pas si mal.
Finalement, vous allez plus suivre le HC Sierre désormais que le Genève-Servette?
Alors non, pas vraiment, parce que j’ai mon troisième gamin qui lui maintenant est en junior Elite U18 à Genève où il est entraîneur et ils ont une très très bonne équipe. Et moi, je représente un peu le Genève, les vieux de Genève, les anciens Insignes d’or et j’accompagne. Donc il me demande de venir. Je ne m’occupe pas trop de hockey, mais je fais l’accompagnant et je trouve ça assez intéressant quand même.
Les Peewee, c’est un vieux souvenir?
Ah ouais, les Pee-Wee, c’est LE souvenir. J’ai trente ans, trente ans de Pee-Wee. J’ai dû déménager, on a vendu la maison et on a dû tout mettre dans des boîtes. Résultat de l’opération: j’ai toutes les archives des Peewee depuis l’époque. Et j’ai dit, bon ben, je vais faire un livre, mais j’ai pas encore le courage.
Qui serait votre deuxième d’ailleurs, parce qu’il y en a un premier qui n’est pas trop connu…
Le premier, pour un cercle d’intimes, on va dire. Ce ont les enfants qui avaient dit « bon écrit un peu, écrit quelque chose sur toi».
J’ai mélangé un peu ma vie privée et le hockey. Naturellement, c’était difficile à publier.
Vous avez mieux réussi dans la vie privée ou dans le hockey? Vous ne m’avez pas beaucoup parlé de votre fille Carole-Anne, conseillère d’État à Genève depuis trois ans…
Euh… Non… En fait, j’aurais pu, quand j’étais entraîneur des équipes nationales, progresser comme dirigeant et je l’ai pas tellement fait en fonction aussi de la famille parce que j’ai quatre enfants. Carole-Anne est issue d’un premier mariage. Bon, personnellement je n’aime pas trop la politique, mais elle défend très fort le côté social. Je suis fier de son parcours. La dernière, elle a déjà vingt-six ans et elle est psychologue, alors il faut être là. Et puis pour les trois premiers, bah maintenant, j’ai cinq petites filles et un petit fils.
Que faites-vous de vos journées maintenant?
Alors, avec mon épouse, on se regarde et puis on se balade en camping-car entre autres et on est allé pour la deuxième fois en Scandinavie. Déjà, il y a deux ans, j’ai été à Tampere avec le camping-car pendant deux mois et là, on a refait l’exercice cette année. On est partis, on est allés à Stockholm pendant deux mois. On est passés par la Pologne, par Gdansk. C’était fantastique. Alors, on voyage un peu, puis après, on s’occupe des enfants et bien sûr de nos chiens. Écrire le livre? Je sais pas, on verra. [rires]