Bellinzone – Filippo Frizzi
Viège… à fond! Du bureau à la glace, du directeur sportif à l’entraîneur. Avec un seul dénominateur commun: le Tessin dans le cœur. Viège, champion de Swiss League la saison dernière, a choisi de confier la barre du «vaisseau» à Daniele Marghitola comme directeur sportif et à Luca Gianinazzi derrière le banc. Bref, dans les couloirs de la Lonza Arena, on parle dialecte tessinois.
Pour Gianinazzi, l’ancien coach du HC Lugano, le soutien de Marghitola est primordial car le début de saison n’a sans doute pas été celui rêvé par les Hauts-Valaisans. Alors, Luca, satisfait de ces quatre premiers mois? «Non. Nous pensions être plus haut au classement. Après l’euphorie de l’an dernier, le club a voulu tourner la page. Nos hauts et bas font partie du processus. Je ne suis pas pleinement satisfait des résultats, mais nous travaillons bien. Le système de jeu a changé et beaucoup de nouveaux joueurs sont arrivés: il faut du temps pour que cela prenne.»
Après Lugano, l’homme envisageait de redevenir Luca, le papa et le mari, et de souffler un peu. Puis Marghitola lui a proposé de prendre les rênes de Viège, et Gianinazzi a accepté immédiatement. Au vu de ce début de saison, il serait normal de voir pointer un petit regret d’avoir précipité le mouvement. «Pas du tout. Nous nous sentons très bien en Haut-Valais. Tout le monde nous a accueillis chaleureusement, l’adaptation a été facile. La région est superbe: peut-être que l’unique chose qui me manque est le lac d’Origlio.» Et un petit peu la Cornèr Arena quand même? Y-a-t-il remis les pieds? «Seulement à la Reseghina, pour accompagner mon fils qui suit l’école de hockey à Lugano.»
Toujours viser le Top 4
Marghitola (ancien défenseur d’Ambri-Piotta) connaît le hockey valaisan comme peu d’autres: ces dernières années, il a été assistant entraîneur, directeur sportif puis coach intérimaire à Martigny. Viège est cinquième du classement mais n’a remporté que deux de ses cinq derniers matches. On approche de la mi-saison et l’équipe peine à trouver son équilibre.
«C’est vrai, commence Marghitola. Nous alternons le bon et le moins bon, et parfois nous connaissons des passages à vide. Nous sommes distancés par Thoune ou Sierre, mais il est tout aussi clair que nous pouvons toujours viser le Top 4, notre objectif en saison régulière. Après un titre, avec un nouvel entraîneur et plusieurs arrivées, le contexte a forcément changé.» Question directe: y a-t-il eu une sorte de relâchement après l’épopée de 2024? «C’est possible. D’une certaine manière, c’est presque… physiologique, même si ce n’est pas une excuse. Nous avons affaire à des êtres humains, pas à des ordinateurs.»
Toujours est-il qu’Il faudra malgré tout tirer profit de ces hauts et bas pour être prêts au sprint final: les playoffs. Marghitola tempère: «Oui et non. Il faut élargir le contexte: les clubs essaient de regagner du public durant la saison régulière, pas seulement en playoffs. Depuis le Covid, presque tous les clubs de Swiss League ont perdu des spectateurs.» Avec le titre de Viège et le projet lancé par Chris McSorley à Sierre, le hockey séduit peu à peu les Valaisans… «En semaine, le public n’est pas très nombreux. Mais lors des derbys ou en playoffs, les tribunes se remplissent à nouveau. Nous avons 2’500 abonnés qui soutiennent fidèlement l’équipe», conclut le directeur sportif.
