Vincenz Rohrer a 20 ans. L’attaquant originaire du Vorarlberg quitte Zurich pour rejoindre les Canadiens de Montréal. Peu connu du grand public en Suisse, il incarne un profil atypique, à l’engagement irréprochable et au parcours construit loin des projecteurs. Repêché au 75e rang du repêchage NHL en 2022, alors qu’il n’avait que 17 ans, Rohrer vient de signer un contrat d’entrée de trois ans avec les Canadiens de Montréal. L’annonce a été faite samedi soir, récompensant la progression constante d’un joueur qui, malgré un gabarit modeste (1m78, 73 kg), n’a cessé de convaincre les recruteurs par sa ténacité et son intelligence de jeu.
Après deux saisons en Ontario Hockey League avec les Ottawa 67’s, Rohrer a fait le choix en 2023 de revenir en Suisse, où il avait été formé. Avec les ZSC Lions, il a remporté deux titres consécutifs de National League, s’imposant rapidement comme un élément précieux du collectif zurichois. En 52 matchs cette saison, il a inscrit 15 buts et délivré 10 passes, tout en se montrant exemplaire dans les tâches défensives.
Un joueur de détails, pas de fracasRohrer n’est pas un attaquant spectaculaire. Souvent cantonné au troisième trio, rarement utilisé en avantage numérique, il s’est démarqué par son rôle en infériorité numérique, ses mises au jeu remportées sur l’aile droite, et surtout ses 42 tirs bloqués – un record chez les attaquants des Lions. Des « détails » qui, selon ses entraîneurs, font toute la différence à haut niveau. « Il est extrêmement dévoué au système. C’est un joueur de structure, de constance », résume Marco Bayer, son coach actuel. « Avec sa vitesse, son sens du jeu et sa ténacité, il me rappelle Mike Keane », ajoutait en début de saison Marc Crawford, l’ancien entraîneur des Lions.
L’été en Suisse, puis Montréal
Le fait qu’Eric Crawford, frère de Marc, soit directeur du scouting professionnel des Canadiens de Montréal, a sans doute favorisé une lecture attentive du profil du jeune Autrichien. Rohrer passera encore l’été en Suisse, où il compte poursuivre sa préparation physique aux côtés des Lions. Son départ pour le Canada est prévu début septembre. À Montréal, il entrera dans un système dense et compétitif, avec une hiérarchie offensive bien garnie.
L’objectif est clair mais mesuré : gagner sa place. Rohrer en est conscient. « Je ne sais pas encore quelle sera la suite. Tout dépendra de mes performances, mais je suis prêt à saisir cette opportunité. » En parallèle, il continue d’apprendre le français grâce à des cours privés, même s’il admet que les progrès sont lents sans immersion. Il reste en contact avec David Reinbacher, autre espoir autrichien évoluant dans l’organisation du CH : « Il m’a écrit tout de suite après l’annonce. On se réjouit de se retrouver. J’ai vraiment faim de cette nouvelle étape. » Sous contrat avec Zurich jusqu’en 2026. En attendant, c’est entre deux mondes – la rigueur helvétique et le rêve nord-américain – que l’attaquant autrichien poursuit son ascension. Sans bruit, mais avec détermination.
