À 27 ans, Brandon Gignac tourne une page. Après quatre saisons passées sous le maillot du Rocket de Laval, l’attaquant québécois s’apprête à franchir l’Atlantique. Il vient de s’engager pour deux ans avec le EHC Kloten. « J’ai vécu de belles années à Laval, je n’ai vraiment rien à reprocher à l’organisation, confie-t-il au téléphone au journal La Presse de Montréal. Mais j’avais besoin de nouveauté. Je tournais un peu en rond, j’avais l’impression de ne plus avancer. Cette opportunité en Suisse est arrivée au bon moment. J’ai toujours voulu découvrir ce championnat, et je pense que c’est la meilleure chose pour moi. »
Drafté au troisième tour par les Devils du New Jersey, Gignac n’aura finalement disputé qu’un seul match dans la Ligue nationale. Rattrapé par la dure réalité du hockey mineur nord-américain, il n’aura jamais vraiment trouvé sa place dans l’élite, malgré une parenthèse de sept matchs avec le Canadien de Montréal lors de la saison 2023/24. « J’ai eu ma chance, mais pas autant que j’aurais aimé, admet-il sans détour. L’an dernier, je connaissais la meilleure saison de ma carrière, mais j’ai dû redescendre en Ligue américaine. Ça a été comme une claque. » La dernière saison n’aura guère arrangé les choses : une blessure au genou est venue limiter son temps de jeu à quinze rencontres seulement.
Pour le Québécois, le constat est clair : l’Europe représente désormais un horizon plus prometteur. « Mon style de jeu s’adapte peut-être mieux aux patinoires européennes. Ici, je ne suis pas sûr qu’une équipe veuille encore prendre le pari. Là-bas, je vais pouvoir me faire une place. » Serein, Gignac quittera le Québec fin juillet, direction la Suisse, pour se préparer au camp d’entraînement d’août. Et sans amertume. « Ce n’est jamais facile de tourner la page, mais je suis fier de mon parcours avec le Rocket et dans l’organisation du Canadien. Tout le monde ne tient pas huit ans dans la Ligue américaine. J’ai tout donné, il est temps pour moi d’écrire la suite ailleurs. »
