Réintroduite dans le calendrier en 2014, la Coupe de Suisse de hockey sur glace n’aura pas vécu longtemps. L’édition 2020/2021 sera sa dernière. Les clubs de National League, au départ, n’avaient pas franchement joué le jeu d’une compétition qui aura fait le bonheur des clubs moins lotis. A l’image du HC Ajoie magnifique, successeur d’un autre petit (Rapperswil) et grand triomphateur de l’édition 2019/20 marquée par l’extraordinaire communion des supporters jurassiens lors de la finale de Lausanne contre le HC Davos. Les Jurassiens de Swiss League avaient battu les Grisons 7 à 3.
Trop de matches?
Excuse avancée? Trop de matches à disputer dans une saison très lourde en raison des rendez-vous internationaux et de la Coupe Spengler (qui ne devrait pas être un critère, ceci dit en passant, le tournoi bloquant tout un calendrier pour le bien des finances davosiennes). Bien sûr, les rassemblements de l’équipe nationale prennent de la place dans l’agenda des joueurs, mais est-ce là la véritable raison? Expliquer que la suppression de cette Coupe de Suisse est nécessaire pour le bien du hockey sur glace est d’une bêtise affligeante. Trop de matches dans la saison? Alors repassons de cinquante parties de saison régulière à quarante-quatre en traçant ce fameux cinquième tour aussi inutile qu’inéquitable. Seulement voilà: on entend déjà hurler ces mêmes dirigeants qui devraient alors déplorer… trois matches à domicile de saison régulière en moins, et donc une perte financière sèche. Autant de sous qui seraient alors tombés dans l’escarcelle de la base, nous n’y voyons rien de scandaleux.
Une Coupe de Suisse amateur?
Si l’on avait voulu rendre vraiment attractive cette Swiss Ice Hockey Cup, sans doute aurait-il fallu récompenser son vainqueur par une place en Champions Hockey League. Houlala, trop dangereux d’y retrouver un trop petit calibre. Il eût été pourtant plus utile et intéressant de maintenir une compétition qui apportait un peu de fraîcheur dans une discipline où, certes, l’écart entre élite et troisième division est important, mais qui nous a offert un beau vainqueur de deuxième division. Même le football ne se permet plus ce genre de plaisanterie.
Que va-t-il rester de cette Coupe? Un dernier vainqueur en 2021 et peut-être la renaissance d’une compétition uniquement réservée aux clubs amateurs. Tout le monde sera content: les modestes pourront se faire plaisir et viser – pourquoi pas – un beau trophée… et les nantis n’auront plus besoin de se frayer une place parmi ces sans-grades qui ne leur rapportent pas un kopeck. Triste.
