Avec Lucas Wallmark, Gottéron n’est pas la même équipe. Sans lui, les Dragons perdent leur cerveau offensif. Avec lui, ils deviennent dangereux. En NHL, on l’a décrit comme ça : « Des mains fantastiques. Il voit tout, il donne toujours la bonne passe. » Mais pas assez rapide pour casser les lignes. Pas grave : en Suisse, sa vision fait la différence.

Déjà en AHL, il claquait but sur but quand on lui a dit d’arrêter seulement de passer. 19 goals en 39 matchs de rookie. Preuve que ses mains font mal partout. Wallmark a trimé. 204 matchs NHL, 64 points. 125 matchs AHL, 112 points. Toujours entre deux mondes. Puis la KHL. Mais quand la guerre éclate, il dit stop : « Je ne pouvais pas jouer là en regardant les infos », lâche-t-il à Sportsnet.

RENVOYÉ EN TRIBUNE PAR CRAWFORD

Aux ZSC Lions, il pensait s’être posé. Mais l’arrivée de Marc Crawford, son vieil ennemi de Chicago lorsque ce dernier était assistant, à la tête de la première équipe l’envoie en tribune. Résultat : rupture et transfert à Fribourg. Christian Dubé, alors directeur sportif de Gottéron, n’hésite pas : « Son mental de gagnant et son intelligence seront un pilier. » Et il avait vu juste. À Gottéron, Wallmark devient le maître du tempo. Le passeur de Sörensen. Le roi des faceoffs. L’homme qui rend tout le monde meilleur.

Avec lui, Fribourg contrôle le puck. Sans patin explosif, mais avec une tête qui réfléchit plus vite que les autres. Aux engagements, il sécurise des possessions vitales. Dans le trafic, il trouve toujours une ligne de passe. Et c’est ça, son facteur X : dans les séries serrées, il ne perd jamais ses nerfs. Il fait la passe qui change tout.

L’an passé, son absence en demi-finales a coûté cher. Avec lui, Gottéron aurait sans doute vu la finale. Cette saison, si Wallmark reste en forme, les Dragons ont une arme que peu d’équipes possèdent : un centre étranger qui pense plus vite que tout le monde.