Son retour sous le maillot grenat, il l’espérait certainement plus… électrisant. Lui qui, très jeune, jouait déjà avec des garçons plus âgés. Lui qui, avec le Servette, a remporté un titre national chez les moins de 20 ans. Lui qui, en 2018, avec les Salmon Arm Silverbacks (Québec), avait inscrit 57 points en 55 matchs.
Matthew Verboon, né en 2002, espérait que son retour sur la glace de Genève – là où sa carrière avait commencé – lui apporterait davantage de satisfactions. Et pourtant, le GSHC, après 22 rencontres, se retrouve sixième au classement avec 36 points, un de plus que Fribourg et à quatre longueurs de la deuxième place. Les experts, avant le début de la saison régulière, plaçaient les Aigles parmi les candidats les plus sérieux pour tenter de briser l’hégémonie des ZSC Lions…
« Ça va mieux maintenant qu’au début du championnat, commence le numéro 23 des Genevois. Nous avons atteint une certaine stabilité dans notre jeu. Nous avons connu beaucoup de hauts et de bas, mais nous avons aussi été confrontés à de nombreuses blessures, surtout ces deux dernières semaines. La trêve va nous permettre de recharger les batteries et, peut-être, de donner la possibilité aux blessés de retrouver la glace, même si ce n’est qu’à l’entraînement. » Toujours est-il que, depuis le changement d’entraîneur, de Treille à Peltonen, l’équipe semble en avoir tiré profit. « Essayer de développer notre jeu avec autant d’absents n’est pas simple. Peltonen a modifié certains détails et, maintenant, on peut dire que nous cherchons à garder cette stabilité dans notre jeu. »
Deux petits points en 22 matchs (un but et une passe) ne peuvent évidemment pas suffire pour un joueur qui, surtout au niveau junior, a toujours marqué et offert beaucoup de passes décisives à ses coéquipiers. « Absolument pas. Mais, comme je l’ai déjà dit, il n’a pas été facile de m’exprimer dans les conditions évoquées plus tôt. Je suis néanmoins convaincu que si l’équipe parvient à enchaîner quelques victoires, mes performances s’en ressentiront positivement. »
L’homme qui, durant l’été, a pu recharger ses batteries à Richmond Hill, sa ville natale de plus de deux cent mille habitants, au nord-ouest de Toronto, en Ontario, a appris à son retour en Suisse que Cole Cormier, un proche de Lugano, continuerait à jouer au Tessin. Puis ce dernier a été transféré à Sierre et se trouve maintenant à Porrentruy, sous le maillot d’Ajoie. Les deux amis seront opposés le 15 novembre, une date que Verboon garde dans un coin de la tête : « Je pourrais dire que nous sommes des professionnels et que, lorsque nous montons sur la glace, il n’y a plus “d’amis”. Mais on sait bien que ce n’est pas vrai… (il rit). La vérité, c’est que je parle souvent avec Cole : nous avons partagé notre expérience à Lugano. Nous avons vécu ensemble, et certaines amitiés sont faites pour durer, peu importe si nous portons des maillots différents. Je suis heureux qu’il ait pu revenir en National League. »
Parmi les rares joueurs luganais à ne pas avoir baissé les bras – en plein chaos – à la Cornèr Arena la saison passée, Verboon admet volontiers que la première confrontation entre les deux équipes cette saison avait un goût particulier. Et il a fallu être attentif pour prendre la bonne direction… « Mon instinct m’aurait poussé vers le vestiaire des bianconeri… Mais j’ai suivi mes coéquipiers et j’ai trouvé le bon ! », sourit-il, impatient de retrouver sur la glace un HC Lugano qui, mine de rien, lui a permis de compléter sa carte de visite avec 119 matchs et 22 buts supplémentaires.
