CSVJ / Le Sentier
Philippe Ducarroz
À découvrir du ciel (voir notre photo) et de l’intérieur le Centre Sportif de la Vallée de Joux (CSVJ), au Sentier, on comprend totalement les Lions de Francfort: les installations n’étaient pas suffisamment modernes et le cadre idyllique pour accueillir le dernier 10e du championnat d’Allemagne, tellement fort qu’il a pris sept buts contre un HC Ajoie qui disputait son premier match de préparation. Ironie.
Messieurs les Allemands, un brin de modestie ne vous ferait pas de mal. Le problème? Le logement. Et apparemment une information d’un manager pourtant réputé qui n’a peut-être pas été très bien relayée.
Ne pas dormir dans des chambres individuelles étant insupportable pour les Allemands, ceux-ci ont préféré le confort de leur propre Arena pour se préparer, donc à la maison. Ça sent bon les joueurs prêts à se faire mal pour progresser. Bref…
C’est aussi ce qu’a dû se dire le patron des Hockeyades, Laurent Ardiet, lorsque le club de DEL a pris le chemin du retour, hier, mécontent donc des conditions d’accueil. Un Laurent Ardiet un peu sous le choc d’un fait jamais vécu en 26 ans de tournoi.
«Ça devient très très difficile. Les choses changent vite aussi: je suis stupéfait par l’évolution de la qualité des affiches au fil de nos 26 ans d’existence» explique Ardiet. «Aujourd’hui, les clubs ont des attentes plus fortes, ils sont très professionnels, plus pointus, ils ont des demandes spécifiques. Nous devons nous adapter et être à l’écoute des clubs.»
Comment se passe l’engagement des clubs appelés à participer?
Dans un premier temps, nous invitons tous les clubs romands de l’élite. (réd.: cette année, Ajoie, Fribourg et Genève ont répondu positivement). Ensuite, l’idée de base avec les équipes étrangères est qu’elles viennent deux années de suite: elles connaissent déjà les lieux et c’est plus simple pour nous. C’est ce qu’a fait Vitkovice cette année. L’erreur est peut-être que nous sommes passés par un manager au lieu de traiter directement avec Francfort.
Oui, justement, l’entraîneur de Vitkovice qui se dit pleinement heureux d’être de retour au Sentier…
Pour le logement, nous avons deux bâtiments qui comprennent 72 lits et on essaie de répartir les gens au mieux. Ensuite, nous avons des infrastructures de qualité avec la patinoire, la piscine, la salle omnisports, une très belle salle de musculation, une salle de spinning-vélo et on propose même aux équipes des déplacements dans un centre nautique.
Mais quelles étaient les conditions d’accueil de Francfort, alors?
Exactement les mêmes que Vitkovice! On est passés par un intermédiaire, je ne sais pas ce qu’il leur a promis…
Avec deux matchs de moins et des billets déjà vendus, les organisateurs sont assurés en général contre ce genre de péripétie?
Pas du tout. C’est la première fois que ça arrive, on ne s’attend jamais à ce genre de pratique. Donc voilà quoi… Voir des gens acheter des billets pour des matchs ensuite annulés, ça me chagrine beaucoup.
Impossible de trouver un club remplaçant en 48 heures…
Non, tout le monde est déjà booké. On a discuté avec des clubs suisses, mais ils ne veulent pas s’affronter.
Avant même le forfait de Francfort, pas beaucoup de public quand même. Ça s’explique aussi cette année par l’absence surprenante du Lausanne HC, non?
Oui, on avait invité Lausanne, mais pour des raisons qui lui appartient, le club a décliné cette année. J’imagine qu’ils avaient déjà assez de matchs à leur programme…
À l’époque, les Hockeyades étaient un tournoi avec un classement. Aujourd’hui, il s’agit d’une série de confrontations sans vrai enjeu…
C’est vrai: le principe d’un tournoi, c’est que toutes les équipes arrivent à se rencontrer. Le problème, c’est que les équipes suisses n’ont pas très envie de jouer les unes contre les autres.
Ce qui vient de se passer n’est pas très bon pour l’image de la manifestation qui s’essouffle aussi un peu. Des changement en perspective?
C’est vrai qu’il faut toujours être créatif dans ce domaine. On peut imaginer qu’à terme nous allons essayer de créer de nouvelles conditions d’accueil pour les clubs.
Ou par exemple en incluant un tournoi féminin?
On l’a déjà fait avec la présence de l’équipe nationale. C’est quelque chose qui pourrait revenir au goût du jour.
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