GENÈVE-SERVETTE HC – Philippe Baechler: «On vise les sommets et on assume»

GENÈVE-SERVETTE HC – Philippe Baechler: «On vise les sommets et on assume»

Philippe Baechler, le président du GSHC
Source: TOP Hockey/Philippe Ruckstuhl
PH: PDUC
Hockey Center (cap/montage)

Nouvelle aréna en 2028 ou… 2026 ? 

Ce qui est bien avec GE Servette, c’est qu’on a tout le temps de vous parler de son projet de nouvelle aréna, prévue semble-t-il pour 2028. On s’étonne d’ailleurs qu’il faille autant de temps. «2028 c’est un projet, 100% public, avec un parking, mais d’ici là les sensibilités écologiques feront que, peut-être, le parking sera abandonné (réd. c’est le cas à Lausanne). Alors la nouvelle aréna serait envisageable pour 2026. Vous comprendrez qu’on est donc quand même assez pressé de remporter le titre aux Vernets, avant qu’il ne soit trop tard (rires)», souligne le président Philippe Baechler. Lequel nous précise que la nouvelle aréna aura(it) une capacité relativement modeste de 8500 places. «En attendant ce nouveau stade indispensable, nous allons faire le mieux possible dans notre vieille patinoire des Vernets, dont nous sommes fiers.»


Chris et le divorce

Comme le sujet a déjà été évoqué avec Philippe Baechler dans les médias télévisuels, nous osons aborder la question «Chris McSorley». Le président du GSHC nous explique brièvement: «Il y a eu une rupture d’un contrat et ce sera jugé par les prud’hommes. Nous avons nos arguments et eux les leurs, donc ce sera à la justice de trancher. Nous n’allons pas évoquer nos arguments dans les médias.» Champagne et cotillons Et quand on rappelle à Philippe Baechler, au sujet du «non-accueil» réservé à Chris McSorley pour son retour aux Vernets, qu’il avait déclaré «si vous êtes divorcé et que votre ex-femme vous demande des millions, vous n’avez pas forcément envie de la recevoir avec du champagne et des cotillons», il acquiesce en souriant: «Oui, j’ai dû dire une «connerie» de ce genre.»

Convivial et plein d’humour, le président du Genève-Servette HC  a reçu TOP Hockey pour faire le point sur la saison écoulée et pour se projeter sur les prochaines ambitieuses saisons. Si vous avez raté la parution du magazine, voici une session de rattrapage.

Genève, Philippe Ruckstuhl / TOP Hockey

Après avoir atteint la finale du championnat 2020/21, GE Servette n’a pas confirmé cette saison, puisqu’il a été sorti 2-0 par Lugano en pré-playoffs. Enfin, quand on dit «n’a pas confirmé», il convient cependant d’être prudent voire de corriger. Les Aigles ont bien mal commencé la saison, avec de nombreux blessés.

Ces 23 premiers matchs difficiles ont envoyé les Genevois en queue de classement et ont eu raison de la patience de dirigeants qui, dans un premier temps, comptaient pourtant bien conserver leur coach Patrick Emond. Puis, Jan Cadieux, jusqu’ici assistant, a repris l’équipe et GE Servette s’est rapidement métamorphosé: une moyenne de 2,24 points par match sur les 29 dernières parties.

Oui, avec Jan Cadieux à la barre, les Aigles ont été la meilleure équipe de NL sur cette période. Avec en bonus une série formidable de 15 victoires à la suite aux Vernets. Doit-on alors tout remettre en cause pour une élimination en deux matchs?

Président du Genève-Servette HC depuis le 31 août 2021, succédant à Laurent Strawson et à l’intérimaire Didier FischerPhilippe Baechler (54 ans, agent indépendant d’une grande compagnie d’assurances) nous a répondu à cette question… et à bien d’autres.

Bonjour Président, alors nous avons entendu que vous étiez plutôt football que hockey à la base?
Oui, je n’ai jamais joué au hockey et il ne faut pas trop me demander de chausser les patins. Au football, j’ai eu mes heures de gloire via une formation avec Etoile Carouge et un peu de Ligue B. Je suis venu au hockey depuis la promotion en LNA de Genève-Servette (réd. il y a 20 ans, en 2002), dès mon plus jeune âge, j’allais déjà voir des matchs également à… Malley, vu que mes grands-parents vivaient Lausanne.

Des attaches lausannoises! 
En fait je suis un Fribourgeois, né à Lausanne, qui travaille et vit à Genève et qui passe une bonne partie de ses week-ends en Valais. On me trouve donc des attaches un peu partout.

Lausanne, parlons-en, comme eux vous dev(i)ez gérer la concurrence du football, lui aussi en 1re division. Dans quelle mesure les supporters du hockey sont-ils aussi ceux du football? 
Ce n’est pas pareil à Genève et à Lausanne. J’ose croire que je sais de quoi je parle quand j’évoque le fait qu’à Lausanne on est souvent soit LHC, soit LS. Les deux clubs ne portent d’ailleurs pas les mêmes couleurs…

Contrairement aux deux clubs genevois…
Ici on est terriblement attaché au grenat, on s’identifie à cette couleur, on n’est pas genevois, on est grenat. Alors oui, on voit souvent les mêmes têtes dans les gradins de La Praille et dans ceux des Vernets.

Pour les non-Genevois, mais aussi pour les Genevois, rappelez-nous à qui appartient le GSHC, hormis qu’il «appartient» à tous les Genevois…
Comme le Servette FC et d’autres entités, le GSHC est la propriété de la Fondation 1890. La Fondation a repris 100% des parts de Hugh Quennec. Appartenir à une fondation composée de gens d’ici me paraît être une solution beaucoup plus pérenne qu’être en mains d’étrangers qui espèrent un rendement. Que ce soit au football ou au hockey, cela ne se passe jamais très bien quand les propriétaires ne sont pas impliqués dans la vie et l’économie du canton.

La Fondation a des visions d’entraide, notamment pour la jeunesse. Mettre de l’argent dans le sport professionnel n’est-il pas contraire à ses valeurs de base? 
Dans sa volonté d’aider les jeunes, elle donne une grande place au sport. Un jeune, fille ou garçon, qui fait du sport, c’est un jeune qui ne fait pas des bêtises ailleurs. Et un club d’élite performant va attirer ces jeunes. Un Servette FC ou un Genève-Servette dans l’élite et compétitif, cela fait mousser et cela va attirer les gamins à ce spectacle.

On ne sait pas si on peut vous le présenter comme ça, mais un tel propriétaire permet donc de rester compétitif en National League, même avoir une patinoire vétuste, même avec la crise sanitaire, même avec une baisse drastique du nombre des spectateurs et même avec une non-qualification pour les play-off… 
Oui, le GSHC a beaucoup de chance. Rater les play-off n’a pas mis le club aux abois. Nous ne faisons cependant pas de folies. Nous avons des budgets à respecter. Oui nous voulons offrir une équipe compétitive, avec le titre comme objectif suprême. Nous ne restons pas inactifs sur le marché des transferts, c’est vrai. Mais en matière de capacités financières, nous ne pouvons pas régater avec les deux «Z» (réd. Zoug et Zurich), ni nous aligner sur ce qu’offre Lausanne. Nous sommes plutôt dans une deuxième ou troisième catégorie avec, je pense, FR Gottéron, Bienne, Lugano ou encore Davos.

Pour ce qui est des joueurs suisses, vous avez néanmoins été très actifs: Robert Mayer (Davos), Alessio Bertaggia (Lugano) et Vincent Praplan (Berne)… 
Oui et vous pouvez ajouter l’espoir Keanu Derungs (réd. Victoria Royals, WHL, frère du néo- Ajoulot Ian Derungs). Robert Mayer et Vincent Praplan étaient encore sous contrat, alors vous pouvez imaginer qu’on a trouvé des «arrangements» favorables pour qu’ils puissent nous rejoindre.

Et vous conservez donc votre quatuor d’étrangers parfois décrit comme le meilleur du pays…
Oui, Henrik Tömmernes est encore sous contrat et nous avons prolongé Dan Winnik, puis dernièrement Valtteri Filppula et Sami Vatanen. Nos deux Finlandais se sont beaucoup plu à Genève et sont devenus champions olympiques alors qu’ils jouaient chez nous.

Et puis il y a le retour de Linus Omark, retour que nombre d’observateurs mettaient en doute… 
Pour nous ce retour était prévu et ne constitue donc pas une «surprise». Il avait besoin de se retrouver proche géographiquement de sa famille (réd. du côté de Lulea au nord de la Suède) et les circonstances font qu’heureusement son retour peut se faire. Quand nous avons appris qu’il cherchait une maison sur le canton, nous avons été encore davantage rassurés. Son retour renforce encore la stabilité de notre équipe, avec des renforts dans tous les secteurs.

Avec ce formidable quintet d’étrangers, vos renforts suisses et votre base d’excellents Helvètes, vous aurez encore de l’argent pour un 6e étranger? 
Ce sera surtout une question d’opportunités. Avec la situation politique, nous avons des dizaines et des dizaines de joueurs de KHL qui ne veulent pas y retourner. Et c’est du «lourd». Et puis notre effectif de joueurs suisses pourrait encore bouger.

Donc vous assumez de précédentes déclarations selon lesquelles GE Servette vise le titre dans les trois ans et que vous avez, en perdant en préplay-off contre Lugano, «grillé» déjà une année? 
Oui, j’assume. Nous visons toujours le titre. Après, nous ne sommes pas les seuls et les écarts entre les équipes ne tiennent parfois à pas grand-chose, comme par exemple ne pas avoir plein de blessés durant la saison. Beaucoup d’équipes, dont nous, vont d’abord se focaliser sur une qualification directe pour les play-off, terminer dans les six premiers. On a testé les préplay-off, on n’a pas aimé.

Au fait, quelle valeur donnez-vous à votre «titre» de vice-champion suisse de 2021? 
Je reste sceptique sur la valeur d’un titre et de play-off joués à huis clos. Je pense que ce «titre» ne nous a pas rendu service, dans le sens où nous nous sommes probablement vus plus beaux que nous ne l’étions réellement.

Tous les clubs fonctionnent avec un directeur sportif, chez vous Marc Gautschi, et un directeur général, chez vous personne depuis trois saisons et Christophe Stucki. Vous faites des économies sur ce poste? 
Effectivement, nous fonctionnons avec une direction sportive et un mandat avec Genève Sport (également propriété de la Fondation 1890) pour ce qui concerne l’administration et la commercialisation. Le développement d’un poste administratif est à l’étude au sein de GSHC.

Après Lausanne, vous êtes le deuxième club de National League à avoir perdu le plus de spectateurs si l’on compare la saison 2019/20 et la saison 2021/22. Pourquoi? 
La perte d’abonnés a été plutôt faible, mais a été plus importante sur la billetterie. Je vois trois explications principales: une partie des gens avaient quand même peur d’attraper le covid, la fermeture de nos buvettes n’incitaient pas les gens à venir et nos résultats de début de saison n’étaient pas à la hauteur. Mais heureusement nous sommes passés d’un derby lémanique de début de saison à moins de 5000 spectateurs à ce même derby à guichets fermés en fin de saison. Avec les résultats les gens sont revenus.

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