Deux victoires d’affilée, deux succès arrachés en prolongation: Bienne commence à respirer. Après trois défaites de rang, les Seelandais retrouvent un visage qui colle à leur identité: un hockey qui fait mal à l’adversaire. Mais attention: si l’assise collective progresse, un problème reste criant. Devant le but, c’est encore trop stérile. Cinq réussites seulement pour 69 tirs cadrés: beaucoup d’efforts, peu de récompense. Les observateurs pointent un manque de présence dans le slot et de tirs vraiment menaçants. Pour viser le Top 8, ça doit changer.
Symbole de cette montée en puissance: Linus Hultström. Fantomatique à Zurich, en difficulté contre Davos et Fribourg, le défenseur suédois a sonné la révolte face à Lugano puis surtout contre Ambri. Samedi, il fut le meilleur sur la glace, balayant d’un revers le souvenir de sa grosse bévue de début de saison. Avec ses relances propres, sa vision offensive et un lancer qui rase les poteaux, l’ancien de Linköping rappelle pourquoi Bienne l’a recruté pour tenir un rôle de patron. À 32 ans, il ne panique pas: il sait tourner la page, repartir de zéro et mettre son expérience au service d’un groupe encore fragile.
Le HC Bienne doit maintenant confirmer. Les scouts le disent: cette équipe a la vitesse, la profondeur et l’énergie pour imposer un rythme élevé sur 60 minutes. Mais il manque encore le «finishing touch». Les jeunes attaquants génèrent des occasions, sans toujours transformer. Hultström lui-même en est conscient: un tir samedi est passé à quelques millimètres du bonheur. Le prochain, il promet qu’il fera mouche. Pour l’heure, Bienne s’est appuyé offensivement sur le trio Lias Andersson, Toni Rajala et Marcus Sylvegaard. Des neuf buts inscrits depuis le coup d’envoi du championnat, les deux-tiers sont à leur actif…
Avec quatre points en deux matches, Bienne est sur la bonne voie. Mais les prochains rendez-vous diront si cette embellie est une vraie relance… ou juste un feu de paille. À commencer par celui de ce soir, à Rapperswil…