À se demander ce que craint le club fribourgeois! Dans une interview donnée hier soir après le match à Radio Fribourg – et reprise sur le site Frapp.ch (à écouter ici), Andrei Bykov a expliqué ne pas avoir le droit de s’exprimer sur la non-reconduction de son contrat. Bien sûr, on est dans l’émotionnel et le club fribourgeois tente d’endiguer la vague de sympathie, mais aussi d’incompréhension d’une frange des supporters, qu’a provoqué sa décision. Mais interdire de parole est-il aujourd’hui le meilleur moyen?

Cela n’a pas empêché Bykov de s’exprimer au micro de Valentin Danzi.

«Ce n’était pas du tout évident, c’était un des matchs les plus durs que j’ai eu à jouer de ma carrière. Je suis très content de l’issue. C’était un peu effectivement spécial d’être à 0-0 aussi longtemps avec les occasions qu’on se crée. Heureusement qu’on marque le premier but et je pense que ça a enlevé la crispation qu’on avait dans le match et finalement on a eu ce blanchissage qu’on cherchait depuis un moment. Je suis très content pour Reto et je suis content pour l’équipe qu’on puisse enchaîner avec une deuxième victoire cette semaine.», commence le No 89.

Vous marquez un but important aujourd’hui, le 2 à 0, alors que Lugano pressait. De marquer dans ces circonstances, alors que vous venez d’apprendre que votre contrat n’allait pas être prolongé, c’est quoi le sentiment sur le moment?
J’étais content. J’étais content surtout quand j’ai vu la tête à De la Rose qui m’a fait la passe. Il était très heureux. C’est un peu un moment suspendu, on ne sait pas trop ce qui se passe, ce qui nous arrive…

Ça dépasse le cadre du sport, Andrei…
J’pense pas plus loin que ça. J’ai juste marqué ce but et on était contents.

(…) Le soutien des fans fribourgeois…
Ça représente le monde. C’est une chose qui est extraordinaire. Ça représente toute les sommes d’argent, toutes les montres qu’on puisse imaginer s’acheter. Ça représente absolument tout ce qu’on peut penser euuuh, ça dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer dans ma carrière. C’est magnifique, tous les messages de soutien que j’ai reçus, tous les messages d’incompréhension que j’ai reçus… C’était très difficile hier soir (ndlr.: mercredi), c’était des moments qui étaient très durs, en famille. Toute la journée aujourd’hui c’était très difficile. Mais voilà, j’essaie d’affronter ce moment en tant que sportif professionnel et humainement c’était très dur. J’ai la chance d’être soutenu par tout le vestiaire, ils sont tous derrière moi, ils me soutiennent tous à 100%. Euh, voilà. J’ai également reçu d’autres messages, des messages du club me disant que je n’ai pas le droit de m’exprimer par rapport à la situation. J’ai reçu une note audio disant que je n’ai pas le droit de parler de la situation…

Mais vous avez envie de parler…
Effectivement, oui, mais j’ai pas le droit de parler.

Vous n’avez pas le droit de dire vraiment ce que vous ressentez?
(il coupe) C’est exactement ce qu’on m’a dit hier soir. J’ai pas le droit de parler de ça…

(…) Une question que tout le monde se pose: vous avez 35 ans…
(il coupe encore) Je ne vais pas répondre à la question que tu vas me poser…

On n’en saura donc pas plus sur les plans d’avenir de l’attaquant fribourgeois depuis plus de… dix-huit ans.