Par Christoph Yavkin
La saison dernière, il s’en est fallu de très peu pour que les Tigers évitent le playout de tous les dangers face au HCA et trouvent une place parmi les rangs 8 à 10, ce qui leur aurait permis au moins un pré-playoff. Las pour eux, Lugano se redressait de manière quasi inespérée d’une situation terriblement précaire et c’est bien davantage aux tessinois qu’au LHC pour autre exemple, que les joueurs de Thierry Paterlini doivent en vouloir le plus…
Des luganais qui aviveront encore les frustrations et regrets emmentalois en écartant ensuite carrément des playoffs un Fribourg en forte délicatesse.
On veut donc absolument faire mieux au bord de l’Ilfis, d’autant que la deuxième structure qui jouxtera la nouvellement nommée Emmental Versicherung Arena est en pleine réalisation pour un standing très fortement valorisé.
Mieux que Roe
Pour faire mieux, Langnau, après avoir rapidement clos les mouvements possibles chez les joueurs du pays, mouvements qui n’ont une nouvelle fois abouti à aucune arrivée d’un élément suisse d’un poids déterminant, œuvre patiemment à compléter son sextet étranger, dont on sait qu’ils sont – comme le seront dorénavant aussi à Bienne – quatre finlandais, la seule rocade parmi ceux-ci étant que Juuso Riikola prendra la place laissée vacante dans la défense, par le vétéran Sami Lepistö.
Or l’un des deux postes ouverts semblait devoir être occupé par le centre Garrett Roe (Zoug puis ZSC les quatre dernières saisons) mais celui-ci a souhaité regagner les USA. En dépit du contrat signé, les Tigers n’ont fait aucune difficulté au joueur. Et se sont concentrés sur l’engagement d’un Sean Malone, qu’ils ont eu la bonne inspiration de signer sur deux ans.
On dit ça parce que le dernier deal en date avec Marc Michaelis, qu’on attendait révélateur et qui a pleinement rempli ce rôle, s’est avéré trop court et voilà l’excellent allemand (déjà…) à Zoug.
Il faut oser prendre des risques à Langnau, les Tigers n’ont rien à perdre. Dans le cas de figure et en attendant un dernier étranger aussi centre que Malone, ce dernier est à première vue une acquisition de choix. Celle-ci nous paraît nettement plus intéressante que l’option Roe.
D’abord Malone, qui a produit d’impeccables livrets de services avec Rochester en AHL, a 28 ans contre les 35 de l’ex-Zurichois. Deuxièmement, il constituera forcément une énigme pour tous les adversaires. Pour ceux qui se souviennent un peu, il fait penser à Brian Bonin, qui avait joué deux saisons dans l’Emmental au début du siècle.
Sobre, robuste, très stable, très présent défensivement et entièrement dévoué à son équipe. Il présente par ailleurs une assez forte ressemblance avec Nolan Diem! Même physionomie que le Thurgovien d’origine, même morphologie mais en gaucher, redoutable à la mise en jeu et des qualités de finisseur autrement optimales. Enfin, il est de Buffalo et les exilés des Sabres ont plutôt toujours bien réussi aux Tigers !
Cinéma
Alan Parker avait signé en 1976 son tout premier long-métrage, l’adorable comédie «Du rififi chez les mômes», titre francophone adapté de l’original : «Bugsy Malone» : une affaire de gangs d’enfants dans le Chicago des années 30, qui se réglait à la tarte à la crème et d’autres armes similaires, dont la plus fatale… mais chut. Bugsy avait été appelé en renfort bar la bande du «Gros Sam». Ici Malone s’appellera Sean et dans les travées de l’Ilfis, en écarquillant les yeux, peut-être apercevrez-vous sa plus grand supportrice Jodie Foster!