NATIONAL LEAGUE – Retour sur un séisme non-annoncé

NATIONAL LEAGUE – Retour sur un séisme non-annoncé

Un score qui fait mal! - Photo: PH

Le hockey romand n’avait encore jamais connu pareil séisme. Hier soir, à la Vaudoise aréna, le Lausanne HC a infligé une correction d’anthologie à son rival de toujours, Genève-Servette. Score final: 11-0. Une gifle monumentale, une soirée historique qui restera dans les annales de la National League.

Jamais, depuis l’instauration du championnat moderne, le club vaudois n’avait dominé son voisin genevois de manière aussi écrasante. Dans l’histoire des derbies lémaniques, émaillée de tensions, de duels acharnés et de victoires arrachées à la dernière seconde, ce 16 septembre 2025 marque un tournant: Lausanne a signé la victoire la plus large jamais enregistrée face au GSHC. Sur ces dix dernières années, quelques matchs se sont terminés avec trois, quatre voire cinq buts d’écart (le dernier: 6-1 pour le LHC en septembre 2023 ou 5-0 pour les Aigles en novembre 2024), mais jamais, au grand jamais une telle dérouillée n’avait été enregistrée.

Ce résultat est le plus gros écart jamais réalisé dans l’histoire moderne du club vaudois. Avant cela, les plus grosses victoires étaient des 8-1 face à Davos le 15 octobre 2016 et en play-off face à Langnau le 23 mars 2019. Quant aux derniers matches avec plus de dix buts, il faut remonter au 28 janvier 2022 lorsque Zoug avait écrasé Ajoie 11-0. A noter que Genève avait encaissé dix buts aux Vernets le 2 octobre 2021 face à Ambri lors d’un revers 10-4.

Pour notre consultant Laurent Perroton, ce qu’il a vu hier est incompréhensible, à commencer par le 6-0 partiel du 2e tiers: «Oui, c’est incompréhensible. Un face-off perdu et les goals s’enchaînent… Il y a un peu de réussite, mais depuis que je suis en Suisse, je n’avais jamais vu un score pareil. Le réveil a dû être compliqué ce matin à Genève.» En résumé, le match? «Du côté de Genève, rien ne va. Des mauvaises passes, des mauvaises sorties de jeu, de mauvaises transitions et entrée en zone qui amènent des contre-attaques… La question était celle de l’intensité physique. On a un peu grossi et grandi à Genève et du côté de Lausanne on a des profils identiques. Finalement, le LHC a été supérieur dans le collectif et la vitesse d’exécution. L’agressivité a amené des pénalités et des joueurs hors de position. La bataille du slot a été gagnée clairement par Lausanne, tant offensivement que défensivement. Franchement, j’ai été impressionné par le système défensif de Lausanne, jamais Genève n’a pu rentrer dans la box.»

ACCIDENT OU MAL PLUS PROFOND?

Déjà au 2e tiers, le président du GSHC Philippe Baechler parlait de «grosse désillusion, il y a du travail.» Les propos de Noah Rod, le capitaine genevois, étaient directs à l’interview directs: « On a été dégueulasses. C’était le pire match de toute notre carrière, à chacun d’entre nous. Ce sont les joueurs, sur la glace, les fautifs. Pas le staff d’entraîneurs. » Une précision utile, car le joueur se doutait bien que tous les regards allaient être tournés vers le coach Yorick Treille, déjà sous pression avant-même que la saison ne commence. L’arrivée de Ville Peltonen comme assistant n’a rien arrangé. Mais surtout, venant discrètement des bureaux (qui évidemment, ne manqueront pas d’infirmer), une réelle menace de limogeage du duo Treille-Marc Gautschi en cas de début de championnat raté. Ce camouflet sera-t-il considéré comme un accident ou lui trouvera-t-on des causes plus profondes?

Le derby lémanique n’est pas un match comme les autres. Il oppose deux visions, deux identités, deux fiertés régionales. Pendant des décennies, Genève-Servette a souvent pris l’ascendant psychologique, multipliant les victoires de prestige. Mais cette fois, Lausanne a renversé l’histoire d’un coup, rappelant que l’équilibre des forces peut basculer brutalement. Théo Rochette n’a pas voulu enfoncer encore plus le clou, se contentant de: « Les fans ont vraiment donné de la voix, c’était une belle soirée pour tout le monde. » Sauf pour les fans genevois qui s’étaient aventurés à la Vaudoise aréna.

Les remarques étaient acerbes, allant de: « J’ai vu des défaites cuisantes dans ma vie, mais là… c’est une humiliation. On n’a jamais existé sur la glace. J’espère que les joueurs ont conscience qu’ils ont sali le maillot ce soir. », à un constat d’impuissance: « On dit toujours que Genève a du caractère, mais là je n’ai vu que des fantômes. Perdre, ça arrive, mais perdre de cette manière, sans orgueil, c’est inacceptable. Si les joueurs ne se regardent pas dans le miroir après ça, c’est qu’ils n’ont rien compris. »

Dans dix, vingt ou trente ans, on parlera encore de ce 11-0, non pas comme d’un simple résultat, mais comme d’un symbole: celui d’un soir où Lausanne a écrit une nouvelle page de son histoire, sous les yeux incrédules de tout un public. Qu’il soit vaudois ou genevois.

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