Par Marc Savary
Benjamin “Beni” Plüss est un ancien joueur de Fribourg-Gottéron qui a marqué son époque par son engagement et son amour du club. Il a rapidement conquis les supporters fribourgeois grâce à son intensité sur la glace et sa combativité face aux plus grandes équipes du championnat. Il a notamment vécu de grands moments dans la rivalité historique contre le SC Bern, dont un quart de finale légendaire en 2008 où Fribourg, alors huitième, avait éliminé le grand favori bernois. Aujourd’hui, il garde un regard avisé sur cette rivalité qui fait vibrer les patinoires suisses depuis des décennies. Ce soir, alors que Fribourg et Berne s’affrontent une nouvelle fois, son expérience et ses souvenirs nous rappellent à quel point ces confrontations sont spéciales.
Quel est votre premier souvenir de la rivalité Fribourg-Gottéron vs CP Berne?
Je pense que ma première rivalité avec Berne, c’était lors de la saison 2003/04. À cette époque-là, c’était déjà très intense au niveau des émotions. Il y avait beaucoup de tension avant les matchs contre Berne. Je me souviens qu’avant un match, les supporters bernois étaient déjà présents avant même d’avoir passé le pont de l’autoroute! C’était une rivalité très forte. Mais je pense que c’était encore plus intense qu’aujourd’hui, car à cette époque, la rivalité était encore plus marquée et les matchs étaient encore plus spéciaux. Maintenant, la ligue est plus équilibrée et il y a moins de matchs qui dégagent cette atmosphère particulière, surtout en dehors des playoffs.
Quel est votre plus grand souvenir d’un match contre Berne?
Pour moi, c’est clair: c’est notre quart de finale de playoffs en 2008. C’était vraiment exceptionnel! Avec Fribourg nous étions huitièmes et Berne était largement premier de la saison régulière, la meilleure équipe du championnat. Et pourtant, on les a éliminés 4-2 dans la série, avec quatre matchs qui sont allés en prolongation! C’était un moment incroyable, peut-être le plus grand souvenir que j’ai entre ces deux équipes.
Comment la rivalité Fribourg-Berne a-t-elle évolué depuis que vous jouiez?
Je pense que le plus grand changement, c’est qu’avant, il y avait vraiment quatre équipes qui dominaient le championnat et qui étaient favorites pour le titre. Dès le début de la saison, on savait que ces quatre équipes allaient se battre pour la victoire finale. Il y avait parfois des surprises en quarts de finale, mais au bout du compte, c’était souvent l’une de ces équipes qui gagnait. Aujourd’hui, c’est différent. Cette année, il y a peut-être six ou sept équipes qui peuvent prétendre au titre. Sans compter sur des équipes comme Genève ou Lugano qui ne sont plus dans la course .On voit que la compétition est plus ouverte. C’est devenu plus imprévisible qu’à mon époque.
Y a-t-il du respect entre les joueurs de Fribourg et de Berne?
Oui, je pense qu’il y a toujours un respect mutuel entre les joueurs. Personnellement, mon meilleur ami, c’est Marco Bührer, qui a longtemps été gardien à Berne. Martin (frère de Benjamin ) jouait aussi chez les Ours et je connais pas mal de joueurs bernois. Il y a toujours eu des échanges entre les clubs, des joueurs qui passent de Fribourg à Berne et inversement. Bien sûr, la rivalité est là, et c’est toujours génial de gagner contre eux, mais ça reste dans un cadre respectueux.
