La tente du cirque Knie s’installe chaque année sur l’esplanade de l’Allmend où se dresse la Postfinance Arena. Mais parfois, on peut se demander qui fait le mieux… le clown. À Berne, où les moyens ne manquent pas, ce sont les (bonnes) idées qui ont fait défaut ces dernières saisons. Au point que la dernière fois que les Ours ont gagné une série de playoffs, c’était en… 2018/19!
Il faut se rappeler que les trois titres enlevés en quatre ans ne sont pas si loin que ça, mais que la chute a été depuis vertigineuse. Alors bien sûr, on pointera toujours du doigt les joueurs en cas de mauvaises performances, mais la responsabilité est cette fois-ci à aller rechercher dans la structure technique.
L’épisode de l’engagement de Florence Schelling (joli coup de pub… inutile) a vite été oublié. Les avatars se sont enchaînés: la porte pour Johan Lundskog (après 20 journées), le court passage de Toni Söderholm qui ne rêvait déjà que s’engager à Munich. Un mois avant la fin de la saison passée, Raeto Raffainer a été licencié avec effet immédiat (un miracle qu’il soit resté si longtemps après tant d’échecs) et à partir de mai 2024, l’ensemble de la structure sportive sera reprise par Martin Plüss, Andrew Ebbett restant directeur sportif de de la première équipe.
Quand Lundskog a été congédié, Berne était sixième. Söderholm, lui, a fait moins bien (8e), mais a conduit le SCB en playoffs en battant Kloten. Depuis, il y a eu clairement un changement de cap. La présence à la tête de l’équipe de l’entraîneur en vogue Jussi Tapola suffira-t-elle à rendre aux Ours une partie de leur lustre?
GARDIENS
Le Suédois Adam Reideborn vient un peu chatouiller Philip Wüthrich. Une bonne chose finalement pour permettre à celui qu’on présentait déjà comme le grand gardien de demain de continuer sa progression en toute sérénité. Il doit voir-là une chance de côtoyer un autre portier très expérimenté. Sous le manteau, il se disait toutefois à Berne que si Wüthrich a bien tenu son rang, il n’a pas non plus fait gagner beaucoup de points à son équipe.
Les deux hommes se partageront ainsi les matchs, avec une petite préférence pour Reideborn. Et Daniel Manzato (39 ans) dans tout ça? Il va se contenter du rôle de No 3. Il l’accepte, il nous l’a dit. Et il sera le backup quand l’un des deux titulaires sera au repos. Pour la première fois depuis le départ de Leonardo Genoni, le SCB possède un gardien qui a les capacités de l’emmener en playoffs.
Les gardiens: Andri Henauer, Daniel Manzato, Adam Reideborn (SWE), Philip Wüthrich
DÉFENSE
Mais pour atteindre les playoffs, il faudra d’abord terminer dans les dix pour participer aux play-in. Et la défensive alignée à la Postfinance Arena semble performante. Les arrivées sont intéressantes: Julius Honka (FIN), Patrik Nemeth (SWE) et les deux Suisses Samuel Kreis et Claude-Curdin Paschoud.
Voilà qui devrait soulager un peu Romain Loeffel et Ramon Untersander qui ont été écrasés par les responsabilités, l’an passé, en raison des absences (techniques ou sur blessure) de Cody Goloubef et Eric Gelinas.
Berne a affiché en fin de saison la huitième défense seulement, la dixième en penalty killing. Cela devrait tout de même changer cette année. Mais cette arrière-garde n’est pas si profonde que cela et la place de sixième arrière devrait se jouer entre Pachoud, Mika Henauer et Jesse Zgraggen.
Les défenseurs: Louis Füllemann, Mika Henauer, Julius Honka (FIN), Samuel Kreis, Romain Loeffel, Nick Meile, Patrik Nemeth, Claude-Curdin Paschoud, Ramon Untersander, Jesse Zgraggen
ATTAQUE
Le forfait auquel on ne s’attendait pas à Berne, c’est bien celui de Sven Bärtschi qui décide d’arrêter le hockey. C’est un sacré coup dur pour une offensive qui a vraiment besoin de retrouver de la crédibilité. Un semblant de redressement a été décelé en 2ème partie de saison passée avec des Bernois volontaires, présents dans le slot et auteurs de passablement de tirs bloqués.
Septième attaque, dixième powerplay, une mise en jeu déficiente (avant-dernière équipe juste devant Ambrì-Piotta), les attaquants du SCB n’ont quand même guère d’excuses à faire valoir à part, peut-être, la blessure de Dominic Kahun. Pour contrebalancer certaines déceptions (Joel Vermin, Bärtschi justement, ou même Chris DiDomenico parfois), l’Allemand se révèle indispensable.mUne volonté de fer, un leader qui va montrer la voie à suivre à Martin Frk (CZE) , Joona Luoto (FIN), Colton Sceviour (CAN) qui est passé entre les gouttes et Corban Knight (CAN). Tous trois ont un passé en NHL.
Le calibre des nouveaux venus permet de combler les lacunes les plus importantes de la saison écoulée. Ramon Untersander, Tristan Scherwey et Simon Moser, les trois derniers rescapés du dernier titre, seront là pour y veiller. Et rappeler à leurs camarades que la saison n’est pas partie sur une très bonne base: une seule victoire en préparation, face à un club de 2ème division (Bâle) et par la plus petite des marges. On n’est pas certain que l’adage « se battre » soit totalement assimilé par les Ours. Pour l’instant.
Les attaquants: Thierry Bader, Benjamin Baumgartner, Joshua Fahrni, Martin Frk (CZE), Noah Fuss, Dominik Kahun (GER), Corban Knight (CAN), Marco Lehmann, Joona Luoto (FIN), Simon Moser, Santiago Näf, Fabian Ritzmann, Vincent Ryser, Colton Sceviour (CAN), Tristan Scherwey, Joel Vermin
LES MATCHS DE PRÉPARATION
EHC Basel (SL) – SC Bern: 1-2
Köln (GER) – SC Bern: 4-2
SC Bern – Mannheim (GER): 1-2 OT
SC Bern – SCL Tigers: 2-3
EV Zug – SC Bern: 4-1
SC Bern – ZSC Lions: 0-5
Premier match de National League
SC Bern – Lausanne HC: vendredi, 19h45
NOTRE PRONOSTIC
1. ZSC Lions
2. EHC Biel-Bienne
3. Genève-Servette HC
4. EV Zug
5. Fribourg-Gottéron
6. SC Rapperswil-Jona Lakers
7. HC Lugano
8. SC Bern
9. HC Davos
10.
11. EHC Kloten
12. HC Ambrì-Piotta
13. HC Ajoie
14. SCL Tigers